«Déjà, je ne suis pas une femme voilée et la plupart du temps, quand je vois des débats là-dessus, je vois très peu de femmes voilées qui viennent en parler. Donc je ne voudrais pas parler en leur nom.» C’est par ces mots que l’humoriste Haroun a recadré ses interlocuteurs, dimanche, dans l’émission Les Incorrectibles de Sud Radio. En effet, les animateurs lui posent une question sur son point de vue vis-à-vis du voile, après l’intervention de l’un des chroniqueurs.
Arthur de Watrigant, du magazine d’extrême droite l’Incorrect dont le nom de l’émission est inspiré, avait justement décrit les femmes voilées comme des victimes, forcées de se couvrir la tête. Il avance ensuite qu’elles «emmerdent tout le monde». La réaction de l’humoriste ne tarde pas, puisque ce dernier retourne la question au journaliste ainsi qu’aux chroniqueurs présents sur le plateau en leur demandant s’ils connaissaient des femmes voilées ou s’ils ont déjà discuté avec elles. «Parce que moi, les femmes voilées que je fréquente ne sont pas débiles», répond-il face aux hésitations de ses interlocuteurs.
«Les femmes juives orthodoxes n’ont pas le droit de montrer leurs cheveux», tente-t-il encore d’expliquer, en se confrontant à un «non, elles mais elles mettent des perruques (…) c’est plus fin parce que c’est moins visible». «Moi, ça ne m’emmerde pas que quelqu’un ait une cagoule», termine l’humoriste face aux réponses du journaliste qui, par extension, conteste l’obligation de la consommation du halal chez les musulmans ou encore les codes vestimentaires de ces femmes.
Cet extrait de l’émission a rapidement été relayé sur les réseaux sociaux. Il est aussi parvenu au Collectif contre l’islamophobie en France, qui l’a partagé en déplorant une poussée islamophobe décomplexée sur le plateau, symptomatique d’une islamophobie qui se banalise de plus en plus dans les médias.
Caricature de ce qui ne va pas chez un grand nombre de journalistes dès qu’il est question des musulmans : une méconnaissance profonde mêlée à une malhonnêteté intellectuelle manifeste. pic.twitter.com/1gx2LdZDNE
— CCIF (@ccif) June 25, 2019