La pillule salvadorienne a du mal à passer à Tindouf. Réagissant à la décision du Salvador de retirer, samedi dernier, sa reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)», le Front Polisario a prévenu que le Maroc était «un mauvais compagnon qui fonde sa politique sur la tromperie et les fausses promesses sur une meilleure ouverture vers l’Afrique et le monde arabe, alors qu’il est un pays isolé vivant une situation politique et sociale anarchique», rajoutant de manière approximative que le pays compte «20 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté».
Le ministre chargé des relations avec l’Amérique latine au sein du mouvement séparatiste, Mansour Ammar, estime que ses rapports avec le Salvador qui a reconnu la «RASD» en 1989 «sont excellents, seront maintenus et continueront à être renforcés, parce que les Sahraouis ont raison», malgré la décision du président salvadorien Nayib Armando Bukele Ortez, élu en février dernier.
De son côté, le média pro-Polisario Futuro Sahara en rajoute, décrivant une politique marocaine «rentière suivant des tentations économiques dont dépend la diplomatie» nationale. Décrivant un pays «seul dans l’arène, ce qui lui facilite la tâche de convaincre divers pays de rompre leurs relations diplomatiques avec la République sahraouie ou de les geler ou de les réduire au plus bas niveau».
Samedi après-midi à l’occasion de la visite du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, au Salvador, le président Nayib Bukele a annoncé officiellement son retrait de la reconnaissance de la «RASD», à travers «la rupture de ses relations diplomatiques avec le Front Polisario».