La médiatisation et l’exposition de célébrités peut-elle réduire les préjugés ? Telle est la question sur laquelle ont planché un groupe de chercheurs de l’Immigration Policy Lab (IPL) dans une étude publiée le 31 mai, focalisée sur «l’effet de Mohamed Salah sur les comportements et les attitudes islamophobes».
L’étude indique que la célébrité du joueur égyptien a indirectement contribué à réduire considérablement le nombre de comportements islamophobes dans le nord-ouest de l’Angleterre. D’après ses résultats, «le comté de Merseyside (qui abrite Liverpool F.C., pour lequel joue le footballeur) a enregistré une baisse de 18,9% des crimes motivés par la haine par rapport à un contrôle synthétique (méthode de calcul, ndlr), tandis qu’aucun effet similaire n’a été observé pour les autres types de crimes».
«Nous constatons également que les fans de Liverpool FC ont réduit de moitié leur taux de publication de tweets antimusulmans (une baisse de 7,2% à 3,4% de tweets relatifs aux musulmans) par rapport aux fans d’autres clubs de football anglais de haut niveau», ajoutent les chercheurs.
L’enquête indique également que ces changements ont été motivés par la familiarité des supporters de football avec l’islam, par le biais du joueur égyptien. «Nos résultats indiquent qu’une exposition positive à des modèles de rôles hors groupe peut transmettre de nouvelles informations qui humanisent le groupe dans son ensemble», suggère la même source.
L’étude s’appuie sur des observations de la criminalité, 15 millions de tweets de supporters de football britanniques et une expérience de sondage de 8 060 fans du Liverpool FC.