Cette semaine la Direction régionale du ministère de l’Education a enjoint, comme les années précédentes, aux directeurs d’écoles de Melilla d’autoriser les inscriptions des enfants marocains non-résidents dans la ville. La décision serait passée inaperçue si ce n’est le contexte des élections communales du 26 mai prochain.
Faisant feu de tout bois, les sections locales des Parti Populaire et Vox ont décidé de partir en guerre contre la mesure. Elles se sont vite emparées des critiques formulées par le bureau de l’antenne locale de la Centrale syndicale indépendante des fonctionnaires. L’instance avait en effet alerté d’une arrivée massive d’élèves marocains dans la ville.
A deux semaines du rendez-vous avec les urnes, les leaders des deux formations ont fait de la décision leur principal cheval de bataille en vue de glaner des voix, notamment dans les rangs de l’électorat espagnol de souche.
Ce samedi 11 mai, le président sortant de la ville, José Imbroda (PP), a qualifié la décision de la Direction régionale du ministère de l’Education de cadeau du PSOE au chef de Coalition pour Melilla, Mustafa Aberchan, rapporte un média local. Et de préciser qu’à Ceuta les conditions pour l’inscription d’enfants marocains «sont dures parce qu’il n’y pas d’Aberchan». A Ceuta, la résidence dans la ville est exigée.
«Inscrire les enfants qui ne résident pas réellement ici équivaut à marocaniser Melilla. C’est très grave. Ici on parle pas de politique mais de la ville, de l’avenir et de l’Espagne», a-t-il mis en garde.
Pour sa part le candidat de Vox, Jesús Delgado, pointe un projet du PSOE de «marocaniser l’enseignement primaire et secondaire de la ville», estimant que la mesure risque de «nuire aux étudiants espagnols, d'abaisser le niveau académique des écoles de la ville et de remplir, davantage, Melilla de Marocains». Le représentant de la formation d’extrême droite est allé même jusqu’à menacer de recourir à la justice si le gouvernement ne fait pas marche arrière.
En septenre 2018, le PP avait déjà saisi la justice contre la décision de la Direction régionale autorisant la scolarisation d’environ 500 enfants marocains non-résidents à Melilla. La plainte suit son cours.