L’année dernière, les Marocains du monde ont envoyé 7,4 milliards de dollars vers leur pays d’origine, selon une note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiée en début de ce mois d’avril sur les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire.
Un chiffre qui représente près de 6,2% du PIB du royaume, poursuit la note, publiée sur le site du «Partenariat mondial du savoir sur la migration et le développement» (knomad), une initiative coordonnée par la Banque Mondiale.
Ainsi, avec un tel volume, le Maroc se positionne en deuxième place de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, derrière l’Egypte vers laquelle 28,9 milliards de dollars ont été transférés l’année dernière, soit 11,6% du PIB des pays des Pharaons. Quant au Liban, il arrive en troisième place (7,2 milliards de dollars).
En termes de pourcentage du PIB, la Palestine arrive en première place, les fonds transférés de sa diaspora représentant 17,7% du PIB. Elle est suivie par le Liban (12,7%), le Yémen (11,7%), l’Egypte (11,6%), la Jordanie (10,6%), le Maroc, la Tunisie (4,9%) et l’Algérie (1%).
Au Maghreb, le Maroc arrive en première place devant la Tunisie (2 milliards de dollars) et l’Algérie (1,9), tandis que la Mauritanie et la Libye ne figurent pas dans ce classement. Il est aussi troisième en Afrique, derrière l’Egypte et le Nigéria vers lequel 24,3 milliards de dollars ont été transférés en 2018.
Globalement, la Banque mondiale a estimé que les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 529 milliards de dollars en 2018, soit une progression de 9,6% par rapport au précédent record de 2017 (483 milliards de dollars).
Les coûts des transferts restent élevés
Au niveau régional, cette hausse va de pratiquement 7% en Asie de l’Est et dans le Pacifique, à 12% en Asie du Sud. Les envois de fonds dans la région MENA ont, de leur côté, augmenté d’environ 9,1% en 2018, après les 10,6% enregistrés en 2017.
Exclusion faite de la Chine, les envois à destination des pays à revenu faible et intermédiaire en 2018, à 462 milliards de dollars, ont été nettement supérieurs aux investissements directs étrangers (344 milliards). L’Inde arrive en tête des pays bénéficiaires, avec 79 milliards de dollars, suivie par la Chine (67 milliards), le Mexique (36 milliards), les Philippines (34 milliards) et l’Egypte (29 milliards), poursuit la note de la Banque mondiale.
En 2019, l’institution prévoit que les envois à destination des pays à revenu faible et intermédiaire s’établissent à 550 milliards de dollars et devenir ainsi leur première source de financement extérieur.
La note s’intéresse aussi aux coûts des transferts dans le monde, considérant que «le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars reste élevé, autour de 7 % au premier trimestre de 2019, loin de la cible de 3% à l’horizon 2030 fixée dans les Objectifs de développement durable (ODD 10.7)». «En outre, dans de nombreux couloirs de transfert en Afrique et dans les petits États insulaires du Pacifique, il dépasse la barre des 10%», souligne le document.