Plusieurs jours après les révélations du journal Le Monde sur les affaires de dopage au stade athlétique d’Ifrane et au lendemain des déclarations de la marathonienne française Clémence Calvin, suspendue momentanément pour avoir esquivé un contrôle antidopage au Maroc, la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA) réagit aux différentes versions rapportées depuis le 5 avril.
Répondant aux questions du quotidien L’Equipe, le président de la (FRMA), Abdeslam Ahizoune fait part de son mécontentement et affirme ne pas avoir été au courant de l’altercation du coureur Samir Dahmani, compagnon de Clémence Calvin, qui a fait barrage à un préleveur mandaté par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) à Marrakech. Il déclare également qu’aucun contact n’a été fait entre la FRMA et la Fédération française d’athlétisme (FFA), avant que cette dernière ne décide d’interdire le site d’Ifrane à ses sportifs, considérant le lieu comme une «inaccessible plaque tournante du dopage».
«Ils sont libres d’envoyer leurs athlètes où ils veulent, et de toute façon ils ne les envoient pas à la Fédération royale marocaine (…) Nous pointer nous, fédération étrangère d’un pays ami, c’est faire diversion (…) Ce n’est pas les Marocains qui titillent le diable», a-t-il martelé.
Sur la coordination entre les fédérations du deux pays après ce qui s’est passé, le responsable rétorque : «Je ne veux pas parler [au président de la FFA] de ça, et il ne m’appellera pas. Je me rappelle juste que quand un athlète français gagne une médaille il est bien français, mais s’il se révèle dopé et qu’il est d’origine étrangère, il redevient étranger. Mais je vais l’appeler.»
Voyant dans le fait de pointer le Maroc «des relents colonialistes», Abdeslam Ahizoune réfute également les alertes de l’IAAF concernant le site d’Ifrane. «Nous avons suivi les recommandations de l’IAAF et nous sommes même allés au-delà, affirme-t-il. Ifrane est une des villes les plus propres du monde, ce n’est pas une bourgade, comme j’ai pu le lire ailleurs».
Après les révélations du journal Le Monde, Yabiladi a tenté par ailleurs de contacter le ministère de la Jeunesse et des sports pour commenter l’affaire, mais nos sollicitations sont restées sans suite.