A Béjaïa, ville en bordure de Méditerranée à l’est d’Alger, des centaines de manifestants ont investi les rues vendredi 1er mars pour s’opposer à un cinquième mandat du président algérien.
Certains manifestants portaient un cercueil d’Abdelaziz Bouteflika, comme pour enterrer l’idée d’un cinquième mandat, à moins de deux mois de l’élection présidentielle algérienne. Précision : le cercueil était enveloppé d’un drapeau marocain, rappelant la ville native du président, Oujda.
À Bejaia le “cercueil” de Bouteflika est enveloppé d’un drapeau marocain. Bcp de monde. #NON_AU_5EME_MANDAT #Algerie pic.twitter.com/6LwYhJuYzd
— Sabri B (@sabribac) 1 mars 2019
Le mal ne viendrait que de l’étranger, en l’occurrence du Maroc, semblent signifier ces manifestants algériens et certains internautes. «Je ne vois pas le rapport avec le drapeau de votre voisin marocain ! Vous êtes bizarres, les Algériens quand ils ont un problème, c’est toujours la faute à autrui ! Si ce n’est pas la France, alors c’est la faute du Maroc ! Regardez-vous dans un miroir, le problème c'est vous», commente un internaute marocain.
«Nous n’avons rien à reprocher aux Marocains, on dénonce juste l’imposture de ce planqué à Oujda pendant toute la durée de la guerre d’Algérie, certains le découvre (sic) après 20 ans de rapine et 1000 Mds USD partagés entre membres de la famiglia», précise un internaute algérien.
Dernièrement, des manifestants ont été nombreux à rappeler les origines marocaines de l’octogénaire. «Bouteflika ya el marroki makache ohda 5» (Bouteflika le Marocain, il n’y aura pas de 5e mandat), a en effet récemment clamé la foule dans de nombreuses villes.
Le site kabyle Tamurt, qui est tout sauf proche du clan présidentiel, s’est quant à lui insurgé contre «un racisme inexplicable envers les Marocains». «Depuis plus de dix jours, les Algériens dénigrent, dans la rue, les Marocains sans qu’aucun journaliste ni aucun politicien ne dénonce ces graves dérapages, racistes et xénophobes», a dénoncé la publication.