L’Istiqlal a tenu, samedi 15 décembre à Rabat, une session de son Comité central. Au terme de la rencontre, le PI a diagnostiqué une «panne du processus démocratique» au Maroc. En vue de la dépasser, le parti de Nizar Baraka plaide pour l’ouverture d’un large dialogue entre tous les acteurs politiques avec comme finalité : se mettre d’accord sur la rédaction d’un «nouveau contrat social».
La Balance a prescrit l’adoption de «réformes politiques et institutionnelles (…) pour sortir de l’état d’hésitation et de procrastination» ambiante et «stabiliser définitivement la démocratie», indique le Comité dans un communiqué.
Sur la même longueur d’onde que l’USFP
Dans le détail, les Istiqlaliens demandent une «révision totale» du code électoral, incluant «le mode de scrutin et les découpages électoral et territorial, et ce, pour assurer une représentativité effective des citoyens». En effet, le PI estime que le texte en vigueur depuis 2002 favorise particulièrement le PJD grâce au scrutin de liste au plus fort reste.
Cet appel rejoint celui lancé, en mars 2016 par l’USFP. Dans un mémorandum, la parti de la Rose s’est fait l’avocat d’une «révision profonde de la représentation populaire» et «l’interdiction du cumul des mandats». Les socialistes se sont prononcés pour l’organisation de toutes les élections en une seule et même période.
Dans le viseur du PI et de l’USFP ainsi que d’autres formations politiques, figure une volonté de modifier l’article 47 de la constitution qui oblige le roi à «nommer le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats». L’actuel exemple espagnol pourrait inspirer la classe politique où le parti qui remporte les élections législatives n’est pas automatiquement conduit à la tête de l’exécutif.
La participation politique des MRE, selon l’Istiqlal
Dans son plaidoyer pour l’introduction de réformes politiques et institutionnelles, l’Istiqlal de Nizar Baraka s’est rappelé des Marocains du monde. Le parti propose de les considérer la «région politique n°13», avec des circonscriptions électorales, dans la perspective de leur permettre de prendre part aux élections à la Chambre des conseillers qui compte seulement 120 sièges.
Une proposition moins généreuse que celle formulée en mars 2014 par le PI du temps de Hamid Chabat, avec ses 60 députés aux MRE, répartis ainsi : 42 pour la zone européenne, 9 à l’Afrique, 6 au continent américain et 3 à l’Asie, spécialement les pays du Golfe.