La présentation du projet «Houdoud» s’est tenue, jeudi, au siège de l’UNESCO Maroc à Rabat. Lancée avec la Chaire Fatima Mernissi de l’Université Mohammed V et la Haute école de management (HEM), cette initiative constitue une passerelle entre la création artistique et celle des savoirs, avec une thématique portée cette année sur «Les mobilités d’un point de vue post-colonial».
Driss Ksikes, co-fondateur, coordinateur de la Chaire Fatima Mernissi et curateur du programme, explique à Yabiladi qu’il est en effet «fondamental d’avoir conscience que nous sommes dans un contexte post-colonial, où on n’a pas encore réglé la question des modernités de l’intérieur, tout en étant dans l’universel».
Pour lui, ce processus se fait «en se débarrassant de tout mimétisme vis-à-vis de l’Occident, sans pour autant renier les valeurs centrales qui font l’humain». Ainsi, le travail entre artistes, créateurs et chercheurs académiques est «déterminant pour aller de l’avant et mettre cette réflexion sur l’humain au centre», explique-t-il encore.
Dans ce «dialogue» entre les créateurs et les chercheurs, «les uns amènent les autres à sortir de leur discipline», dans le cadre d’une université publique marocaine qui, selon Driss Ksikes, doit devenir «un fer de lance d’idées nouvelles». Il s’agit donc d’interroger les questions d’identité pour «les penser de manière dynamique» et «interroger les frontières physiques imaginaires».
Phinith Chanthalangsy, spécialiste de programme pour les sciences sociales et humaines à l’UNESCO Maroc, indique ainsi que «Houdoud» met au centre de la société «la culture, les arts et les sciences comme un vecteur d’émancipation des esprits et un vecteur de construction de la paix». Ancré dans les universités marocaines, «Houdoud» permettra de «réfléchir aux thématiques cruciales pour un vivre-ensemble pacifique». La restitution de ces travaux qui dureront plusieurs mois se fera en 2019 à Casablanca.