Le siège du Parlement européen à Strasbourg est la destination de prédilection de représentants du Maroc et du Polisario. Les deux y ont dépêché des délégations mandatées pour mener des campagnes de lobbying auprès des eurodéputés. Au cœur de ces visites : le projet d’accord de pêche conclu entre le royaume et la Commission européenne.
Si Rabat, soutenue en cela par la CE et des pays de l’UE, plaide pour l’adoption par le PE du document signé en juillet, le Front se mobilise pour un autre objectif. Il réclame, brandissant les arrêts de 2016 et 2017 de la Cour de l’Union européenne de justice (CJUE), l’exclusion des produits du Sahara des accords de commerce avec le Maroc.
Le royaume parie à nouveau sur l’élément sahraoui
Force est de constater que le royaume poursuit sa politique d'ouverture sur l’élément sahraoui. En témoigne la composition de la dernière mission envoyée cette semaine à Strasbourg et conduite par le parlementaire du RNI et président de la section de la CGEM dans les trois régions du Sahara, Mohamed Lamine Hormatallah.
Deux acteurs de la société civile de la province l’accompagnent dans ce voyage : Hammada Lbouihi, le président de la Ligue sahraouie des droits de l’Homme et Amina Laghzal du Centre du sud pour les études et les recherches. Ce trio a multiplié les entretiens avec les eurodéputés et a adressé des invitations à ses interlocuteurs pour visiter le Sahara.
Cete présence sahraouie a été appuyée par la présence, les 23, 24 et 25 à Strasbourg, de membres marocains de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE.
De son côté, la délégation dépêchée par le Polisario au Parlement européen a elle aussi tenu des entretiens avec des eurodéputés, notamment ceux appartenant à l’«Intergroupe Paix au Sahara occidental», créé en 2015.
Les semaines prochaines sont décisives pour l’avenir de l’accord de pêche. Le 5 novembre, la Commission du commerce international examinera le rapport de la mission de parlementaires européens ayant visité en septembre à Dakhla et Laâyoune. Une mission destinée à répondre à la question de savoir si la population sahraouie bénéficie des retombées de l’accord de pêche.