Une association marocaine prévoit de porter plainte contre le gouvernement au Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies. «Nous sommes en train de préparer la rédaction de la plainte pour la déposer dans une semaine», nous confie Driss Sedraoui, le président de la Ligue marocaine de la citoyenneté et des droits de l’Homme.
«Par ce recours au CDH, notre ONG entend dénoncer la multiplication des violations des droits culturels, économiques et sociaux des Marocains», explique-t-il. Il pointe également ce qu’il qualifie d’«opérations de déménagements forcés» des habitants de certains douars situés à Salé, Kenitra et Casablanca.
«Elles sont d’ailleurs contraires aux engagements pris par le Maroc lors de son Examen périodique universel au CDH (mai 2017), et au regard du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté par l’Assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966 – que le Maroc a ratifié en 1979.»
«Le gouvernement a ignoré nos correspondances»
«Ces opérations contribuent à la création de périphéries de misères et d’exclusion autour des villes marocaines. Cette succession de violations nous interpelle tous. Elle constitue une menace à la stabilité du pays et contribuera, sans doute, au recul du Maroc dans les indices de développement humain établis par l’ONU et les ONG internationales», affirme le président de la Ligue.
Driss Sedraoui souligne encore que «durant des années, notre association a adressé plusieurs lettres aux gouvernements successifs, les alertant des mauvaises conditions de vie des Marocains, mais sans recevoir la moindre réponse à nos requêtes».
Pour rappel, le recours au CDH des Nations unies est un mécanisme à la disposition des associations. Une fois la plainte déposée, l’organisme onusien devra l’examiner. En cas de besoin de précisions il est prévu une demande d’informations complémentaires auprès de l’association plaignante. Le CDH des Nations unies pourra ensuite saisir le gouvernement marocain sur la question.