Dina Bousselham est Marocaine, elle est née à Tanger en 1990. Dès son jeune âge, elle intègre l’école espagnole de Tanger «Ramon y Cajal», avant de rejoindre la terre où son père a longtemps vécu, l’Espagne.
L’avantage de maîtriser la langue et l’obtention d’un baccalauréat espagnol lui ouvrira les portes de la prestigieuse Université Complutense de Madrid, nous explique-t-elle. Elle ira s’installer dans la capitale et entamera ses études en sciences politiques. Après un échange d’une année à Paris, elle prolongera son séjour pour faire un master en études latino-américaines et caribéennes à l'Institut des Hautes études de l'Amérique latine de Paris.
Recrutée par Pablo Iglesias
De retour à Madrid, elle décrochera son premier contrat de travail, au sein d’une société spécialisée dans le marketing en ligne. Moins d’un an après, la jeune militante sera contactée par son ancien professeur, Pablo Iglesias, secrétaire général du parti politique espagnol Podemos.
«Pablo Iglesias m’avait contacté étant donné que nous partagions les mêmes idées et que nous venions du même monde du militantisme»
En effet, dès son entrée en faculté, la jeune femme s’engage auprès de «Juventud Sin Futuro», (Jeunesse sans futur), qui est une initiative lancée par plusieurs collectifs universitaires madrilènes afin de dénoncer la situation précaire qui affectait les jeunes depuis la crise économique de 2008.
Dina Bousselham en campagnie de Pablo Iglesias et Inigo Errejon./Ph.DR
La jeune femme sera engagée en tant qu’assistante parlementaire de Pablo Iglesias, lorsqu’il était député européen. Une expérience enrichissante et qui l’a forgé, nous explique-t-elle. En 2015, Pablo Iglesias s’était présenté aux élections, tout le cabinet s’est délocalisé de nouveau à Madrid. La jeune politologue, qui restera dans son cabinet, grimpera les échelons très rapidement et occupe actuellement le poste de secrétaire de la communication du parti politique dans la capitale et chapeaute le sujet des migrations dans la communauté de Madrid.
Ambitieuse, la jeune femme a repris le chemin de l’université et prépare son doctorat sur le rôle de la communauté rifaine en Catalogne. «Les études, la politique et le travail (l’ont) poussé à arrêter une de (ses) passions, celle pour le football», regrette-t-elle. Néanmoins, cela lui permettra d’en reprendre une autre, celle pour le chant, car, en plus d’une grande sportive, la jeune femme est dotée d’un grand talent artistique.
Une passion pour le chant qui lui viendra très tôt alors qu’elle était toujours à Tanger, une ville à laquelle elle «est profondément attachée émotionnellement» et dont elle garde beaucoup de souvenirs : «Je jouais au football dans les rues… les soirées et fêtes traditionnelles ont bercé mon enfance et me manquent terriblement».
Se présenter aux élections pour dénoncer les injustices
Image d'illustration./Ph.DR
Aujourd’hui Dina Bousselham vise plus loin, en se présentant aux élections communales à Madrid au sein de la liste de Íñigo Errejón. Un rêve qui pourrait ne pas voir le jour si d’ici mai prochain elle n’obtient pas la nationalité espagnole. Un problème symptomatique de la vie de plusieurs Marocains résidants en Espagne, nous confie-t-elle.
«Nous venons travailler ici… et même 15 ans après on ne nous donne pas la possibilité de voter, ni de faire entendre notre voix pour des problèmes qui te concernent au premier plan.»
En effet, alors que la jeune femme vit depuis plus d’une dizaine d’années en Espagne, (critère primordiale pour l’obtention de la nationalité), elle nous explique qu’elle n’a toujours pas pu obtenir sa double nationalité, car, la procédure est longue ; elle peut prendre 5 ans. Cette situation partagée avec d’autres, Dina Bousselham a décidé d’en faire la clé de son discours qui lui permettra peut-être de remporter les élections communales.