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Interview

Maroc : L’agriculture se met à l’heure des objets connectés

Société marocaine, filiale de l’entreprise française Visio-Green, Visio-Green Africa a lancé il y a moins de quatre semaines un système IoT (Internet of Things soit Internet des objets) complet pour la première fois au Maroc. Said Aboulharjan, Franco-marocain et représentant commercial de cette entreprise nous parle de l’intérêt des nouvelles technologies pour l’agriculture.

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A Ait Amira, dans la région de Souss-Massa, une première installation IoT destinée au domaine agricole. / Ph. DR
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Vous avez installé au Maroc récemment votre première installation connectée agricole. Parlez-nous de ce projet.

On a eu la première commande il y a quatre semaines pour installer la première installation. Elle est désormais installée au Centre de transfert de technologie à Ait Amira, dans la région de Souss-Massa, en partenariat avec l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes. Mercredi, une première station météo sera installée dans la même région, vers Taroudant et il y a des commandes partout du Maroc. On a des demandes de l’Afrique subsaharienne mais on préfère se concentrer sur le royaume.

En quoi cette technologie est-elle différente de ce que existe déjà sur le marché ?

Il existe au Maroc plusieurs technologies utilisées aujourd’hui, comme le système GPS, GSM ou par le data login. Dans le domaine de l’IoT (Internet des objets, ndlr), cette technologie est nouvelle. Elle entre dans le cadre de la technologie 4.0. Elle est en plein début, mais elle ne peut être qu’une bonne chose pour le royaume.

L’objectif est d’avoir une irrigation et une capacité à gérer sa parcelle à distance de manière très simple. La réactivité est importante puisque ce système permet une remontée rapide, comme pour le cas de détection de maladie. Aujourd’hui, cela permet à l’agriculteur de réagir rapidement. Le plus de cette technologie, c’est qu’elle reste très simple et abordable, alors que le retour sur investissement peut s’effectuer sur un an ou deux ans.

Les données, quant à elles, sont stockées sur plusieurs années et permettent de disposer notamment de prévision de récolte, niveau d’eau, sa qualité,... Tout est enregistré via des capteurs puis stocké.

IoT installé dans la région de Souss-Massa. / Ph. DRIoT installé dans la région de Souss-Massa. / Ph. DR

Selon vous, quel est l’intérêt des nouvelles technologie dans le domaine agricole ?

L’agriculture se modernise. On ne met plus seulement des engrais, des pesticides, on irrigue, et on attend que la plante grandit. Aujourd’hui, il y a des contrastes climatiques comme l’environnement changeant, la gestion de l’eau, le stress hydrique et la qualité de l’eau. Il y a donc plusieurs facteurs qui rentrent dans l’algorithme de l’agriculture et qui influencent les résultats. La technologie peut apporter et raffiner ces algorithmes. La nécessité aujourd’hui est d’avoir des informations réelles et instantanées.

L’humain est au centre et la technologie doit être là pour faciliter les décisions par rapport à des informations données qui sont d’actualités.

Mais ces technologies intéressent-elles vraiment les agriculteurs ?

Bien sûr. Aujourd’hui, les stations météos surveillent la vitesse du vent, l’humidité, la pression atmosphérique et la pluviométrie. Ces informations sont désormais accessibles sur des pages web et applications mobiles. Mais certaines technologies restent chères, même s’il y a une opportunité au Maroc.

Said Aboulharjan. / Ph. DRSaid Aboulharjan. / Ph. DR

Vu le prix de l’IoT, les agriculteurs saisissent son importance lorsqu’ils apprennent qu’ils peuvent remonter une information à partir d’un compteur électrique ou un compteur d’eau. Donc même dans les montagnes inaccessible et dans les endroits où il n’y a pas d’électricité, ces objets connectés restent autonomes en énergie et donc on est capable de remonter des informations.

Ces technologies restent accessibles à tout le monde, du grand agriculteur jusqu’au petit fellah. Elles sont méconnues même en France et se développent sur un réseau bas débit, qui reste gratuit et donc cela impacte aussi le prix de cette technologie.

L’avantage aujourd’hui est que ces nouvelles technologies peuvent gérer aussi les catastrophes naturelles, donc cela peut concerner aussi bien le domaine environnemental que le domaine agricole.

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