Dans sa crise ouverte avec le Canada, l’Arabie saoudite compte désormais l’appui de plusieurs pays arabes. Si au début de cette semaine, seul le Bahreïn avait exprimé son entière solidarité avec le royaume wahhabite, aujourd’hui, les autres monarchies du Conseil de coopération du Golfe lui emboîtent le pas ; tous sauf le Qatar.
Doha était même montée au créneau pour dénoncer la publication, sans son aval, par le secrétaire général du CGG, Abdellatif Ez-Zayani, un ressortissant bahreïni, d’un message d’appui à Ryad au nom de l’ensemble des pays de l’«union». Le Sultanat d’Oman, souvent présenté comme une exception au CGG avec ses bonnes relations politiques et économiques avec l’Iran, a rallié ce groupe.
De son côté, la Jordanie ayant reçu en juin un don de 2,5 milliards de dollars de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Koweït, s’est empressée d’apporter son soutien à Ryad. Par la voie de sa ministre à l’Information, porte-parole du gouvernement, Joumana Ghnaimet, Amman a insisté sur le «droit souverain de l’Arabie saoudite a protéger sa sécurité nationale», rapporte le média jordanien Al Rai.
L’Algérie aux côtés de Ryad, Rabat silencieuse
Cet élan de solidarité avec les Saoudiens a atteint le voisin de l’Est. «L'Algérie appelle (…) au respect de la souveraineté des pays et la non ingérence dans leurs affaires internes», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué relayé par l’APS. Et de conclure par saluer «les profondes relations fraternelles unissant l'Algérie et le Royaume d'Arabie Saoudite frère».
Dans la région maghrébine, la Libye et la Mauritanie ont également apporté leur soutien au royaume wahhabite. La Tunisie de la révolution du jasmin a fini par rallier le peloton des Etats arabes solidaires avec Ryad.
Seul le Maroc manque à l'appel. Les relations entre les deux monarchies sont-t-elles encore affectées par la campagne saoudienne contre la candidature du royaume à l’organisation du Mondial 2026 ? Ou y-a-il d’autres motifs à l'origine de la tension qui prévaut entre Rabat et Ryad ?
Pour mémoire, le Maroc a boudé en juin une réunion des ministres de la Communication de la coalition des pays engagés dans la guerre contre les Houthies.
Pourtant, ce mutisme tranche complètement avec la rapide réaction du Maroc, en septembre 2016, condamnant l’adoption d’une loi aux Etats-Unis autorisant les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 à réclamer en justice des dommages à Ryad. Le même enthousiasme à se solidariser avec l’Arabie saoudite a été noté dans la crise entre Ryad et Téhéran sur le Hajj.