Said El Barkaoui, père de famille installé sur la commune landaise d’Ychoux (Sud de Bordeaux) est décédé lundi, deux semaines après avoir été atteint, à son domicile landais, de cinq balles tirées par son voisin, rapporte mardi l’agence France-Presse.
Ce dernier, placé en détention, a été mis en examen pour «tentative d’assassinat aggravée par une motivation à caractère raciste». Une accusation qui se transformera probablement en «assassinat» en attendant les résultats d’une autopsie.
Dimanche 20 mai, le retraité, habitant dans un quartier résidentiel d’Ychoux avait tiré depuis la rue à cinq reprises avec un pistolet 22 long rifle sur Said El Barkaoui, l’un de ses voisins d’origine marocaine qui se trouvait dans le jardin de sa maison. La raison de ce crime serait un conflit de voisinage.
Said se serait «effondré d’un coup»
Touché à une épaule, une jambe et un bras, l’homme d’origine marocaine avait été hospitalisé et avait pu rentrer chez lui avec deux balles restées près de la moelle épinière, qui ne pouvaient être extraites sans risque de paralysie.
«Il disait : "C’est même pas une épée de Damoclès, il m’a tué. Je ne peux même plus porter mes gosses, parce que du jour au lendemain je peux me retrouver paralysé, parce que ma vie est finie. Je ne pourrai plus travailler" (…) Il le vivait très mal», a expliqué Me Frédéric Dutin, rapportant les propos de ce père de six enfants.
Âgé de 39 ans, Said avait été hospitalisé en milieu de semaine pour une opération qui était prévue. Rentré chez lui samedi dernier, «il était un peu patraque, il a passé une très mauvaise nuit où il a beaucoup somatisé», a relaté l’avocat.
Transporté dimanche au CHU de Bordeaux, la victime se serait «effondrée d’un coup». «Son évacuation vers Bordeaux a immédiatement été organisée et les médecins ont tenté en vain de le réanimer. Sa mort cérébrale a finalement été constatée le lendemain, lundi après-midi donc», précise pour sa part le journal Sud Ouest. «Une autopsie doit désormais être pratiquée afin de rechercher les causes exactes de ce décès», poursuit-on de même source qui affirme que si les causes du décès devaient être directement liées aux blessures par arme à feu du 21 mai, la notion de «tentative» d’assassinat pourrait tomber.
Said se trouvait dans son jardin quand son voisin lui a tiré cinq balles pour un conflit de voisinage. / Ph. Axel Frank - Sud Ouest
L’AFP rappelle que les conflits de voisinage qui opposaient le retraité à ses voisins tournaient autour de ballons envoyés dans le jardin par les enfants et de véhicules mal garés.
Une cagnotte pour la famille de Said
Les proches et amis du Marocain restent mobilisés. Ce mercredi, un mail parvenu à Yabiladi fait état d’une «cagnotte mise en place afin d’assurer et assumer les conséquences qu’entrainent ce drame». Une information confirmée aussi par Sud Ouest qui annonce que les amis de Said «ont décidé de créer une cagnotte pour aider sa famille à traverser l’épreuve».
«On veut les aider. Tout simplement. Aider pour financer les obsèques et traverser tout ça», indique Ghariba, amie de Said El Barkaoui. «Cette cagnotte est à destination de la maman (Angelina, mère de quatre enfants de Saïd, NDLR) et des six enfants de notre frère et ami Said, arraché à la vie de manière si tragique, si injuste(…) Dans un esprit d’entraide et de solidarité, comme il en a fait lui-même souvent preuve pour autrui, cette cagnotte a pour but de prendre en charge les obsèques de notre ami Said et d’apporter une aide à sa femme pour les besoins de leurs six petits anges», annonce l’instigatrice de cette cagnotte. Celle-ci aurait, «en quelques heures à peine, commençait à se remplir généreusement», rapporte le journal français selon qui, en 22 heures, plus de 7000 euros ont été récoltés.
Les proches du défunt marocain veulent aussi organiser une marche blanche dans la commune landaise d’Ychoux.