Ce dimanche, plusieurs manifestants ont battu le pavé à Rabat, répondant à l’appel de structures politiques et associatives pour une marche en soutien à la Palestine. Celle-ci renouvelle, par la même occasion, l’expression de solidarité du Maroc au peuple palestinien, ainsi que la dénonciation de la décision américaine de changer le statut d’Al Qods.
La marche a été organisée à l’initiative du Groupe d’action nationale de soutien à la Palestine, ainsi que de l’Association marocaine de solidarité avec la lutte palestinienne. Elle a notamment connu la participation de plusieurs tendances politiques, dont des membres de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), certains syndicats, ou encore des mouvances islamistes, selon les organisateurs.
Les frondeurs contre le PJD crient à la récupération
Cependant, le PJD qui a également appelé à participer au rassemblement, n’a non seulement pas été entendu, mais il aurait vraisemblablement fait fuir une partie des défenseurs de la cause palestinienne. Parmi eux, les citoyens s’étant exprimés en faveur du boycott de certains produits de consommation.
Ces derniers, tout en renouvelant leur soutien à la cause palestinienne, reprochent au parti islamiste de vouloir «détourner l’attention générale sur l’impact de la campagne de boycott, en appelant à adhérer au soutien d’une question qui fédère», à savoir la question palestinienne.
Un timing serré
Khalid Sefiani, membre du secrétariat général du Groupe d’action nationale de soutien à la Palestine, nous indique que la conférence de presse annonçant cette marche s’est tenue mardi dernier. Il reconnait que le rassemblement n’a pas connu une participation aussi importante que lors des précédents rendez-vous par «le peu de temps pour la mobilisation». Il évoque également l’agenda chargé des organisateurs, qui tiennent plusieurs activités en ce moment à Rabat, dans le cadre des 70 ans après la Nakba palestinienne.
A la question de l’impact négatif qu’aurait eu la prise de position de membres du gouvernement contre la campagne de boycott sur ce rassemblement, Khalid Sefiani explique à Yabiladi avoir «entendu ce genre de réflexions au cours de la marche». Cependant, il souligne qu’«il est trop réducteur d’associer une action civile, qui se respecte et qui relève de la question du coût de la vie et des produits de consommation, à la question palestinienne, censée rassembler toutes les tendances, abstraction faite des divergences sur d’autres sujets».
De son côté, Youssef Boucetta, membre du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), a estimé ce dimanche que le boycott était «une question partielle de la lutte du peuple marocain» et que la Palestine était «une question fondamentale qui ne peut être asservie».
Khalid Sefiani en est convaincu. Il en profite pour rappeler qu’une manifestation est prévue demain après-midi devant le Parlement, à l’initiative de l’Observatoire marocain contre la normalisation avec Israël. «Elle connaîtra notre participation car nous soutenons toutes les activités défendant la cause palestinienne, que nous en soyons les organisateurs ou non», conclut le militant.