Theo Francken est déterminé à en découdre avec les cas «inexpulsables» impliqués dans des affaires de terrorisme. Le secrétaire d’Etat Belge à l’asile et à la migration et le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, ont interpellé mercredi leur homologue marocain sur la question, rapporte l’agence Belga.
Lors d’un entretien bilatéral, tenu à Marrakech en marge de la 5e conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, Jambon et Francken ont saisi le ministre marocain de l’Intérieur sur les cas de ces Marocains qui doivent être rapatriés depuis la Belgique. Les deux hommes ont insisté pour que le Maroc accepte d’accueillir ces ressortissants-là, au moment où le Conseil du contentieux des étrangers considère certains cas comme «inexpulsables».
En effet, ce dernier estime que l’Office des étrangers n’a pas suffisamment vérifié si l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme, interdisant la torture dans le pays de destination, sera respecté en cas d’expulsion de trois Marocains vers le royaume. Cité par Belga, le directeur général de l’Office, Freddy Roosemont, indique que neuf autres individus pourraient se retrouver dans la même situation, d’ici «douze à quatorze mois».
De son côté, Jan Jambon a expliqué que Theo Francken et lui-même avaient invité le ministre marocain de l’Intérieur à se rendre «à court terme» à Bruxelles pour examiner des pistes de solution. Le ministre belge a argué que le CCE se serait basé ses décisions sur des rapports d’ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), pour exprimer des craintes de tortures au Maroc.
Quant à Abdelouafi Laftit, il a suggéré d’offrir davantage de garanties concernant le non-recours à la torture, en soulignant le caractère «très délicat» pour Rabat d’être ainsi pointé du doigt pour de possibles violations des droits humains, indique encore Belga.