L’Istiqlal tiendra demain, au complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat, une session ordinaire de son conseil national, la première sous l’ère Baraka. La réunion sera sanctionnée, sans doute, par l’annonce officielle du basculement de la Balance dans les rangs de l’opposition et en finir avec la politique initiée par Hamid Chabat au lendemain des élections communales et régionales du 4 septembre. Ce retour à l’opposition bénéficie d’un large consensus auprès de la base et de la direction du parti.
En revanche, le suspense se cristallise sur l’élection du président du parlement du PI. A vingt-quatre heures du début du conclave, deux candidats sur les huit se détachent du petit peloton des prétendants au poste.
Les yeux se tournent vers l’homme fort du parti, Hamdi Ould Errechid
D’un côté, il y a le conseiller Rahal Mekkaoui, et de l’autre, Karim Ghellab. Le premier compte sur l’appui de Hamdi Ould Errechid, incontestablement l’homme fort à l’Istiqlal. Depuis que le sahraoui a réussi à évincer Chabat et permis l’élection de Nizar Baraka lors du 17e congrès d’octobre, il règne sur le parti en maître absolu.
Officiellement, le maire de Laâyoune n’est qu’un simple membre du comité exécutif (bureau politique, composée d’une vingtaine de membres). Mais la réalité des faits offre un autre tableau : son fils chapeaute les organisations du parti. Sous l’ère Chabat, ce poste était confié à l’ancien député, Abdelkader El Kihel. Son neveu, Sidi Hamdi, est le coordinateur de la Balance au niveau des trois régions du Sahara et son cousin et gendre de son frère, Naâma Mayara, est le secrétaire général de l’UGTM, le bras syndical du parti.
Ce tableau de chasse pourrait être plus étoffé, si le candidat de Hamdi Ould Errechid parvenait à remporter la présidence du conseil national. Sans oublier qu’il a déjà dans le viseur le secrétariat général de la jeunesse du parti qu’il souhaite offrir à un sahraoui lors de son prochain congrès.
Le clan El Fassi espère une intervention particulière
On apprend que les chances de Karim Ghellab de revenir sur le devant de la scène dépendrait uniquement d’une intervention des véritables dieux de la politique au Maroc, sachant que le rapport de force n’est guère en sa faveur.
Le clan des fassis, auquel appartient l’ancien président de la Chambre des représentants, souhaiterait une telle action. Dans le cas contraire, l’image de Nizar Baraka auprès de l’opinion publique et surtout auprès de sa base qui en prendrait un sérieux coup et plomberait sa côte parmi les prétendants à présider le gouvernement.