62,4% de la croissance de la population de l’Union européenne, en 2010, est le fait de l’immigration, selon les statistiques de l’institut Eurostat, publiées dans un communiqué de presse, vendredi 28 juillet. En un an, la population de l’Union a gagné 1,4 million de personnes pour parvenir à un total de 502,5 millions habitants. Une croissance faible (2,7 nouveaux habitants pour mille anciens) soutenue par l’immigration : le solde migratoire de 0,9 million (+1,7‰) est supérieur à l’accroissement naturel de la population de 0,5 million (+1,0‰).
Chaque pays associe croissance naturelle de sa population et solde migratoire d’une façon qui lui est propre. Toutefois, les pays qui connaissent les plus forts taux de croissance de leur population totale sont aussi ceux, en général, qui connaissent les taux de croissance du solde migratoire les plus élevés. Plus de la moitié du taux de croissance de la population belge, 7,2 pour 1000, a été réalisé par l’immigration : le taux de croissance du solde migratoire est de 5,2 pour 1000.
Il en va de même pour le Danemark et le Luxembourg. Le Danemark a connu une croissance de sa population globale de 5,6 pour mille, l’une des plus fortes de l’Union européenne parce que son solde migratoire est 2,5 fois plus élevé que la croissance naturelle de sa population. 22 000 immigrés sont arrivés sur le territoire danois contre seulement 9000 naissances de plus que de décès. C’est au Luxembourg que le phénomène de croissance de la population soutenue par l’immigration est le plus fort. Pour ce tout petit pays de seulement 511 800 habitants, au premier janvier 2011, le taux de croissance naturelle a été, en 2010, de 4,2% tandis que le taux de croissance du solde migratoire a été de 15,1 pour mille.
La France est un cas particulier. Elle fait aussi partie des nations de l’Union européenne qui connaissent le plus fort taux de croissance de leur population globale - comme le Danemark, la Belgique et le Luxembourg - avec 5,5 nouveaux habitants pour 1000 anciens. Cependant, cette croissance est majoritairement le fait de la croissance naturelle de la population et non l’augmentation du nombre d’immigrés. La croissance naturelle de la population est ainsi plus de 3,7 fois supérieure (284 000 naissances de plus que de décès) à son solde migratoire (75 000 nouveaux immigrés).
Pour certains pays, l’immigration ne fait pas que renforcer la croissance naturelle de la population, elle peut aussi compenser le déficit de naissance par rapport au décès. C'est-à-dire que si ces pays ne bénéficiaient pas de l’arrivée de nouveaux migrants en 2010, leur population totale diminuerait fortement. L’Italie est le pays de l’Union européenne qui a le plus fort solde migratoire de l’Union : 311 000 immigrés, en 2010. Ces arrivées font plus que compenser la baisse naturelle de sa population qui est de -0,4 pour mille. Par cette immigration, la croissance globale de sa population s’élève à 4,7 pour mille : un taux de croissance parmi les plus élevés de l’Union. Sa situation est à rapprocher de celle de l’Allemagne. Malgré l’arrivée de 130 200 immigrés, le pays voit sa population diminuer de 0,6 pour mille. Une baisse qui serait de 2,19 pour mille sans le bénéfice de l’immigration.
Dans toute l’Union, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni sont les trois seuls pays à avoir reçu plus de 100 000 immigrés durant l’année 2010.