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Grand Angle

Chronique littéraire : Double vie, double identité ?

Pouvons-nous mener une double vie ? Vivre une double identité qu’on cacherait derrière un masque de circonstances et d’intérêt personnel ? C’est là toute la problématique qui fait le désenchantement de notre vie moderne et que Maria Guessous a choisi de traiter dans son roman «Double vie».

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Maria Guessous est l'auteure du roman «Double vie». DR
Temps de lecture: 2'

«Double vie», c’est l’histoire d’une jeune femme moderne qui aime la vie mais dont le mari la trompe. Outre la trahison de son conjoint, la vie professionnelle de Lamiae, l’héroïne du roman, s’avère très compliquée. Au bureau, elle est inlassablement assaillie par les harcèlements sexuels de son patron, qui n’arrête pas d’exiger d’elle des efforts gigantesques.

Même si elle galère pour sauvegarder son poste, le patron, lui, n’est jamais satisfait. Tellement prise par son travail, la jeune femme ne se rend pas vraiment compte de ce qui se passe chez elle, jusqu’au moment où elle se retrouve devant le fait accompli.

Les sentiments d’une femme accablée

Le grand volcan explose un jour que Lamia aperçoit de ses propres yeux son époux avec sa voisine d’immeuble. Un choc irrémédiable. «Je me suis tournée aussi discrètement que je le pouvais. Un couple sortait de l’ascenseur. La femme, fraîche et légèrement habillée, murmura quelque chose à l’oreille de son compagnon et tous les deux éclatèrent de rire. Ils se dirigèrent vers la sortie. Leurs mains se frôlaient comme s’ils n’arrivaient pas encore à se détacher l’un de l’autre. J’étais pétrifiée comme une statue. (…) J’ai senti mes pieds qui fléchissaient au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient. Le temps semblait s’être arrêté. Mon cœur aussi». Ce sont là les sentiments d’une femme accablée, bafouée dans son amour propre à qui le destin n’a pas réservé de cadeaux.

Tiraillement entre le moderne et le traditionnel

Dès lors que Lamiae découvre la trahison de son mari, elle se rend compte que la vie peut être le théâtre de scènes d’hypocrisie et de mensonges. Dans cette ambivalence, il y a une structure de surface et d’apparence, et une autre, profonde et dissimulée par le masque que certains portent tous les jours.

Le roman est également une représentation de ce tiraillement entre le moderne et le traditionnel qui empêche les personnages de se façonner une véritable identité et d’assumer leurs actes en conséquence. Quasiment tous les personnages de ce roman sont dans une faiblesse psychologique et se perdent entre la vie qu’ils sont obligés de mener et celle qu’ils rêvent de vivre.

Un nouveau départ 

La fin nous laisse un peu sur notre faim. Elle reste ouverte à diverses interprétations. Nous pouvons la percevoir comme un début. L’expérience nous apprend énormément et tout échec, que ce soit personnel ou professionnel, devrait nous pousser à prendre du recul, à revoir notre conception des objets et à nous positionner par rapport à tout cela, à chercher de nouveaux repères et à recommencer sur de nouvelles bases encore plus solides. Ecrit dans un style simple mais très beau, le roman demeure une bouffée d’espoir pour les personnes dépitées par les mauvaises surprises de la vie.

Don Mo
Date : le 18 avril 2018 à 16h14
Les histoires sentimentales peuvent concerner tout le monde et sont, de ce fait, très vendeurs. Marc Levy n'est pas le numéro 1 pour rien ^^
Darélia
Date : le 18 avril 2018 à 15h29
Salam , Bravo la littérature marocaine ! C'est dommage , on a un patrimoine culturel fantastique très riches ( sorcelleries ...) , les auteurs marocains auraient pu être les rois du fantastiques ptdr
pax001
Date : le 18 avril 2018 à 15h03
Encore du "en dessous de la ceinture". C'est pitoyable et archi-nul.
Dernière modification le 18/04/2018 16:14
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