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Grand Angle

Maroc : Grâce royale pour des détenus salafistes ?

Dans les jours à venir, le roi Mohammed VI pourrait accorder sa grâce à des centaines de détenus «salafistes». L’information, rapportée par les médias arabophones, n’est pas encore officielle. Les proches des prisonniers restent pour leur part sceptiques et ont prévu d'organiser dès aujourd'hui une série de sit-in tout au long de la semaine, pour la «liberté et la dignité» de leurs proches, arrêtés dans la vague d’arrestations qui a suivi les attentats meurtriers de Casablanca en 2003.

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Des détenus salafistes à la prison Zaki de Salé
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Les détenus «salafistes» pourraient bénéficier d’une grâce royale dans les jours à venir. La décision n’est pas encore officielle, mais devrait ne pas tarder à tomber, à en croire des sources médiatiques. Ils seraient au nombre de 300 détenus à être concernés par la mesure, attendue à l’occasion des prochaines fêtes nationales et religieuses. Les détenus auraient adressé une lettre au Palais royal pour solliciter la grâce du souverain.

La priorité serait accordée aux prisonniers «salafistes» qui ne «sont impliqués dans aucune action terroriste», rapporte Hespress, ainsi qu’à ceux d’entre eux qui auraient revu leurs positions. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) serait également impliqué dans ce dossier, ajoute le site arabophone.

Scepticisme

Du côté des familles des détenus, on précise juste avoir «entendu parler de ces rumeurs» sans plus de détails. «Nous attendons que cela se concrétise pour le confirmer», répond en substance Oum Adam El Majjati, épouse d’un détenu, contactée par Yabiladi ce lundi matin alors qu’elle prenait part à un sit-in organisé devant la prison Toulal de Meknès par les familles des détenus «salafistes». Même son de cloche du côté du CADI, la Coordination des anciens détenus islamistes : «On a tendance à nous bourrer de fausses informations, répond Reda Ben Othmane, membre du CADI. On a aucune information dans ce sens» ajoute-t-il.

Sit-in

Les détenus «salafistes» vivent dans des conditions «inhumaines», à en croire leurs proches. Lors des affrontements du 16 mai dernier dans la prison Zaki de Salé, entre forces de l’ordre et détenus, ces derniers avaient haussé le ton pour protester contre leurs conditions de détention et des privations imposées par l’administration de la prison. Depuis, les détenus «salafistes» ont été divisés en deux groupes. Une partie est toujours maintenue en détention à Salé, alors que l’autre moitié a été transférée à la prison Toulal de Meknès.

«Nous avons trouvé nos maris, frères et enfants dans une situation lamentable. Ils ont été torturés et privés de douche pendant 45 jours», déplore Oum Adam El Majjati qui ajoute que des prisonniers malades se voient refusés d’aller se soigner. Raison pour laquelle, les familles des prisonniers organisent une série de sit-in durant cette semaine pour exiger «la dignité et la liberté pour les détenus islamistes». Ces familles, ainsi que le CADI, réclament en outre l’abolition de la loi antiterroriste et la réhabilitation des anciens détenus.

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