«Nous aimerions être en mesure d’effectuer des vols de deux nuits et deux jours [48h], ce qui représente un vrai défi pour une personne seule à bord» a déclaré André Borschberg, pilote d'un avion solaire qui tente de repousser les limites de l'écologiquement possible. Enivrés par la réussite des dernières expéditions entre Paris et à Bruxelles ainsi que le succès du prototype au salon du Bourget le 26 juin dernier, le pilote et son équipe lorgnent sur la Méditerranée pour un nouveau challenge. En 2012, destination Maroc pour le HB-SIA de l'entreprise Solar Impulse. Un coup de publicité prodigieux pour le royaume, qui depuis le lancement du plan Maroc vert parsème ses horizons de projets écologiques et de promotion des énergies renouvelables.
Si «le bilan des vols européens est enthousiasmant», comme l’a annoncé Bertrand Piccard, initiateur et président de Solar Impulse, hormis les contraintes humaines liées aux besoins du pilote, le climat méditerranéen présente d’autres défis : les zones de turbulence pourraient compliquer la tache au HB-SIA. Léger «comme une berline», l’avion n’arrive pas à décoller si la vitesse du vent est supérieure à 12km/h. Les 1 931km à parcourir sont également à prendre en compte, le record atteint par Solar Impulse étant de 26h de vol non-stop.
A quand une ligne aérienne écolo vers le Maroc ?
Le HB-SIA, à l’envergure d’un «Airbus» et à la grâce d’une «libellule», est équipé de quatre moteurs de dix chevaux chacun. Ces moteurs fonctionnent avec l’énergie solaire collectée par les 12 000 cellules photovoltaïques de l’avion.
Pour ceux pressés de prendre l’avion solaire sur une ligne régulière Genève-Casablanca, patience ! «On ne pourra pas voler en utilisant de l’énergie solaire et transporter des passagers de sitôt», tempère André Borschberg. Cependant, un autre avion solaire est en cours de construction, le HB-SIB, qui aura une cabine pressurisée pour des vols de longue durée. Borschberg déclare également que si le voyage Suisse-Maroc se passe bien, il poussera l’avion jusqu’en Turquie en 2013. Pour ensuite, en 2014, entamer un tour du monde en cinq étapes, pour réaliser ce rêve à la Jules Verne. Sur le site de Solar Impulse on peut lire ceci : «…tout ce qui a été fait de grand dans le monde, l'a été au nom d'espérances exagérées […] Et c'est cela que Bertrand Piccard symbolise le mieux dans ce projet ambitieux mais d'utilité publique universelle». Ecrit par nul autre que… le petit fils de Jules Verne.