En l’absence de Abdelilah Benkirane, le secrétariat général du PJD entend imposer son propre agenda aux participants au 8e congrès du 9 et 10 décembre. A une semaine du conclave, l’instance s’invite au débat qui secoue la Lampe à propos du rejet par le conseil national des propositions de modifications du règlement intérieur du parti.
Elle affirme, dans un communiqué signé par Slimane El Amrani, le n°2 du PJD ayant rejoint le camp des opposants au 3e mandat, que le secrétariat général lors de sa réunion du 21 novembre sous la présidence de Benkirane avait décidé que l’ordre du jour soumis à l’adoption aux congressistes est du ressort exclusif du conseil national.
De toute évidence, cette décision divisera davantage les islamistes. Les fidèles de Benkirane ne vont probablement pas baisser les bras et capituler face aux pressions du «courant des ministres».
Seul Benkirane peut convaincre ses fidèles d’accepter le fait accompli
En effet, la résistance s’organise et prend de l’ampleur. Outre l’appel à signer un document adressé à la présidence du congrès revendiquant l’examen de l’amendement de l’article 16, voilà qu’un congressiste de Marrakech sollicite l’avis du comité d’arbitrage.
Il assure que son initiative s’appuie sur l’article 27 du même règlement interne qui prévoit un recours à l’instance d’arbitrage en cas de différence d’interprétation des statuts du PJD, rapporte le site alyaoum24. De nombreux islamistes devraient apporter leur soutien à la requête de ce PJDiste de la ville ocre.
A une semaine de la tenue du 8 congrès de la Lampe, toutes les options sont possibles y compris le report de la grande messe à une date ultérieure. A moins que Abdelilah Benkirane n’intervienne afin de persuader ses fidèles d’accepter le fait accompli en attendant une éventuelle revanche plus tard.
Pour rappel le secrétaire général a joué un rôle primordial pour convaincre ses «frères» et «sœurs» d’accepter de participer au gouvernement El Othmani. Il y a deux semaines, le même Benkirane révélait, à l’occasion d’une réunion les jeunes de son parti, qu’il avait même persuadé El Othmani de ne pas présenter sa démission au roi.