Le site d’information Rue 89, rapporte que la jeune femme, maltraité par son compagnon, avait trouvé refuge auprès de l’Institut madrilène pour les mineurs et la famille (IMMF). L’entité est un centre d'accueil pour mères et enfants, géré par les autorités de Madrid.
Le 30 mai dernier, l’IMMF signifie à la jeune mère que la garde de sa fille lui est retirée. Motif de la décision, Habiba ne se serait pas soumise au programme qui lui était proposé à elle et à sa fille, et qui devait principalement conduire à une suspension de l’allaitement maternel, jugé «chaotique et préjudiciable». L’IMMF aurait également évoqué «le manque de ressources économiques, de soutiens familiaux», entre autres. Dans la foulée, la jeune mère sera d’ailleurs expulsée du centre, précise Rue 89.
L’affaire a immédiatement suscité une grande indignation, surtout dans le milieu associatif. La Fondation Raices, qui soutient désormais la jeune mère, est la première à monter au créneau. Dans un communiqué largement relayé sur internet, l’ONG dénonce une «blague de mauvais goût», et se demande d’ailleurs comment on peut reprocher à une mère accueillie dans un centre pour les mères en situation précaire de manquer de ressources économiques.
L’association a également dénoncé le fait que les services sociaux de Madrid aient rompu le lien entre la mère et son enfant. L’ONG dénonce en une «violation gravissime des droits humains et des droits de l’enfants». L’association a porté l’affaire en justice, et demandé que les autorités de Madrid «annulent la décision des services sociaux et dictent une mesure préventive d'urgence pour réunir immédiatement la mère et la fille», rapporte encore Rue 89.
Soutien accru
La cause de la jeune mère a déjà énormément ému en Espagne, et aurait même attiré la sympathie en haut lieu. Le quotidien La Vanguardia annonce sur son site, que le procureur en chef de Madrid, Eduardo Esteban, a annoncé qu’il contesterait la décision des services sociaux. Pour le magistrat, «le dossier ne présente pas de raison suffisantes pour retirer à la mère la garde de sa fille».
De son côté, le Médiateur, instance équivalente du Diwan Al Madhalim au Maroc, a soumis une requête aux autorités de Madrid, demandant que soit évaluée «sans délais», la situation sanitaire du bébé par un service de pédiatrie. Le Médiateur a également reconnu qu’il était «très urgent» que la mère et l’enfant soient réunis. En deux semaines, ils n’avaient pu se voir que 3 heures, souligne La Vanguardia. De récents rapports d’experts, avaient mis en évidence que la séparation de la mère et de l’enfant pouvaient causer au bébé des dommages physiques et psychiques graves.
Notons que sur internet, la cause de Habiba a également rassemblé énormément de soutien de par le monde, principalement de maman blogueuses. Un groupe est né sur le réseau social Facebook, et a déjà rassemblé plus de 6000 sympathisants. Un premier rassemblement de soutien a eu lieu à Madrid le 9 juin dernier, selon Rue 89, et d’autres seraient en gestation. Entre autres actions planifiées, le groupe a appelé chaque adhérent à envoyer à la même date, un fax à l’IMMF, pour un meilleur impact visuel.