«Les relations avec l’Algérie sont au point mort à tous les niveaux», a reconnu Nasser Bourita dans une interview accordée à Jeune Afrique dont des extraits ont été publiés par le site Atlasinfo. Le chef de la diplomatie marocaine y affirme même que depuis sept ans, aucune visite bilatérale n’a été enregistrée, rapporte la même source.
Or, un retour en arrière dans l’histoire des relations tumultueuses entre les deux voisins apporte un autre son de cloche distinct de celui du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationales. Sans compter le déplacement effectué les 23 et 24 janvier 2012 par Saâdeddine El Othmani, alors chef de la diplomatie, dans la capitale algérienne, des membres des gouvernements El Fassi et Benkirane avaient pris la même destination. Des moments phares de réunions malheureusement tombées aux oubliettes sous le poids des divergences profondes entre les deux pays.
Des visites ministérielles effectuées dans un contexte délétère
Ainsi, le 18 juin 2011, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch s’était rendu à Alger. Une visite conclue par la signature d’un accord de coopération portant sur la protection et les échanges de végétaux. Deux mois auparavant, c’est son homologue algérien de l'époque, Rachid Benaissa qui avait pris l’initiative de se déplacer à Rabat.
Presque deux mois après le voyage d’El Othmani en 2012, l’ancien ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, accompagné du directeur général de la MAP, atterrit à l’aéroport Houari Boumediene dans le cadre d’une visite officielle. Au terme de ce déplacement, Rabat et Alger avaient signé un mémorandum de coopération dans le domaine de l’information et la communication. La MAP et l’APS se sont engagées également à établir une coopération.
Par ailleurs, les 20 et 21 février 2013, c’est autour de Nasser Bourita, alors secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de se rendre à Alger.
Ce va et vient entre les deux parties s’est poursuivi malgré le contexte délétère jusqu’à l’incident du drapeau du consulat de l’Algérie à Casablanca. Depuis, c’est la rupture qui s’installe entre le Maroc et son voisin de l’Est.
En guise de représailles, le pouvoir algérien avait décidé de réduire sa présence aux réunions organisées par le Maroc et de suspendre à une date ultérieure l’agenda des rencontres programmées de ses ministres avec leurs homologues du royaume. Un état des lieux qui continue de prévaloir à l’exception de rares déplacements des ministres des deux côtés dans le pays voisin à l’occasion de rencontres maghrébines ou arabes.