La Mauritanie a connu depuis la matinée de ce vendredi 25 août une vague de convocations de journalistes au siège de la Direction générale de la sûreté. Certains interrogatoires de directeurs de presse se poursuivent encore.
Pour l’instant les journalistes convoqués sont : Babacar Baye Ndiaye, webmaster du site Cridem, Jedna Deida, directeur du site Mauriweb, Ahmed Ould Cheikh, directeur de l’hebdomadaire Le Calame et Moussa Ould Samba Sy, directeur de publication du Quotidien de Nouakchott.
Les professionnels de la presse ayant fait l’objet d’interrogatoire sont connus pour leur opposition à la ligne politique suivie par l’homme fort à Nouakchott, notamment sa révision controversée de la constitution.
Un média proche du président Mohamed Ould Abdel Aziz a vite fait le lien entre ces arrestations et le communiqué du 18 août du parquet général au sujet de l’existence d’une «structure organisée, cherchant à semer le désordre et à perturber la sécurité publique».
Le média en ligne n’a pas hésité à accuser l’homme d’affaire Mohamed Ould Bouamatou, qui se trouve au Maroc, d’être derrière ladite «structure». Ces convocations visent à réunir suffisamment de «preuves» en vue d’impliquer le véritable opposant au régime en Mauritanie dans la «planification pour commettre des crimes transfrontaliers de grande ampleur et étranges aux meurs et valeurs» de la société mauritanienne, selon les termes du communiqué du parquet général.
Le site Zahraa.mr n’a pas attendu l’annonce des conclusions des investigations menées par la Direction général de la sûreté national pour accuser Bouamatou d’être l’instigateur de l’opération visant à déstabiliser le pays.
Ces convocations interviennent deux semaines après l’arrestation, survenue le 11 août, du sénateur Ould Ghadda, un autre opposant aux amendements constitutionnels exigés par le président.