A l’occasion du 64e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple, Mohammed VI a prononcé un discours en rupture avec celui de la fête du Trône du 30 juillet dernier.
Le souverain a surpris tous ceux et celles qui spéculaient sur une intervention remarquée du monarque avec à la clé l’annonce de grandes décisions. Certains s'attendaient même au limogeage de certains hauts cadres de l’administration et de ministres du gouvernement El Othmani qui seraient «coupables» du retard dans l’état d’avancement de grands projets, tel le programme «Al Hoceima, ville-phare de la Méditerranée».
L’engagement marocain en Afrique n’est pas conjoncturel
Les soucis internes se sont ainsi éclipsés pour céder la priorité à l’Afrique. Le monarque a précisé une nouvelle fois que l’«engagement» du Maroc en faveur du continent n’obéit pas à un impératif «conjoncturel» ou qu'il n'est pas «le fruit d’une décision fortuite», mais qu'il est bel et bien la conséquence d'une «orientation immuable» de la politique étrangère du royaume.
Dans ce sens, il a rappelé quelques étapes phares comme la participation, en 1960, à la première opération de maintien de la paix au Congo, puis la tenue, la même année à Tanger, de la première réunion de la Commission de développement de l’Afrique. Il a également évoqué la création d’un ministère dédié aux Affaires africaines ayant pour mission de soutenir les mouvements de libération dans les gouvernements de 1961 et 1962.
Ces efforts se sont conclus par la réunion de la Conférence de Casablanca en 1961 qui posa les premiers jalons pour l’avènement, en 1963, de l’Organisation de l’unité africaine, a souligné le souverain.
En consacrant son discours à l’Afrique, le roi Mohammed VI tient à réaffirmer que le Maroc est une puissance continentale qui reste forte, malgré la poursuite des marches du Hirak et les mouvements de contestation qui éclatent de temps à autre dans d’autres régions du royaume.
Le message est avant tout destiné à l’étranger et, surtout, à certaines voix en Afrique et en Europe opposées à l’adhésion de Rabat à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.