Le front d'opposition à la décision de Mohamed Hassad d’enseigner la langue française dès la première année du primaire, s’élargit. Après la réaction du Collectif de la défense de la langue arabe, Attajdid Attollabi (le bras estudiantin du PJD) s’invite à la partie.
L’organisation islamiste ne se contente pas d’exprimer son opposition au décret de la tutelle mais demande au chef de gouvernement, Saâdeddine El Othmani, d’user de son autorité pour l’annuler définitivement.
Dans sa requête, Attajdid Attollabi estime que Hassad a pris sa décision d’«une manière improviste, unilatérale et non-participative» alors que le sujet est d’une importance «stratégique et dangereuse concernant la politique linguistique, et porte atteinte à l’identité du peuple marocain et ses fondements nationaux».
Une opérationnalisation de la vision 2015-2030 adoptée par le conseil des ministres
Des arguments identiques à ceux avancés par le président du Collectif de défense de la langue arabe, Fouad Abou Ali, et par Abdelilah Benkirane lors de sa fameuse colère contre l’ancien ministre de l’Education nationale, Rachid Belmokhtar au sujet de l’enseignement des matières scientifiques en français.
L’organisation estudiantine du PJD assure, par ailleurs, que l’enseignement de la langue française dès la première année du primaire n’est pas la solution idoine au «déficit des acquis linguistiques des élèves de l’école marocaine», tel que soulevé par le rapport du Conseil supérieur de l’éducation, la formation et la recherche scientifique.
Le mardi 13 juin à la Chambre des représentants, le ministre Mohamed Hassad avait annoncé que l’enseignement de la langue française sera effectif à partir de la saison scolaire 2017-2018 dès la première année du primaire contre la 3e année en vigueur auparavant. Hassad avait expliqué aux députés que la décision s’inscrit dans le cadre de l’opérationnalisation de la vision 2015-2030, adoptée par le conseil des ministres du 6 février 2016 à Laâyoune.