Said Chaou brise son silence. Dans un discours fleuve d’environ 2h 45 minutes, le parrain du «Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif» a abordé le «Hirak», Nasser Zefzafi et décoché plusieurs flèches en direction du PAM, la formation à laquelle il avait appartenue avant sa fuite aux Pays-Bas, dans le sillage du démantèlement en 2010 du réseau du trafiquant de drogue Zaïmi.
L’ancien député d’Al Hoceima a plaidé la cause de l’ensemble du mouvement de contestation, assurant que les revendications portées par Zefzafi et les siens sont «sociales» et non «séparatistes». Chaou a affirmé qu’il n’a aucune relation avec les membres du «Hirak». Selon ses dires, il a même refusé d’accéder aux demandes de certaines personnes ayant cherché à entrer en contact avec lui.
Cependant des propos de Nasser Zefzafi lors de son interrogatoire rapportés par Me. Isaac Charia apporte une version bien différentes de celle de Chaou. L’avocat a précisé, dans des déclarations à la presse, que son client s’est opposé à l’ingérence de l’ex-député d’Al Hoceima dans le «Hirak».
«Le Rif a besoin du roi et non de l’ami de l’ami du roi»
Le chef du «Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif» a consacré une partie de son intervention au PAM, son ancien parti. «Un gang politique» et «une formation catastrophe», a-t-il assuré.
Dans son réquisitoire à l’encontre de la formation dirigée par Ilyas El Omari son ancien ami, Chaou n’a pas hésité à accuser le Tracteur dans l’affaire du décès de 5 jeunes à Al Hoceima le 20 février 2011. Le «Rif n’a pas besoin d’intermédiaire avec le roi. Le Rif a besoin du roi et non de l’ami de l’ami du roi», a-t-il martelé.
Le discours de Chaou, le premier depuis l’éclatement du «Hirak», exprime une volonté de sa part de peaufiner son image auprès de milieux dans le Rif hostiles à son mouvement. L’opération de communication est bien réussie, surtout qu’il a joué sur deux facteurs que partagent une majorité de rifains : D’un côté un appui sans concessions aux revendications du Hirak et la libération de l’ensemble des détenus ; et d’un autre côté la condamnation des actions du PAM dans la région.