La destitution de Benkirane qui devait former un gouvernement n’a pas pour autant mis un terme à la série de joutes politiques entre le PJDiste et Fouad Ali El Himma. Le dernier épisode vient de se produire hier.
Tout a commencé par la «fuite», dans l'édition de mardi du quotidien Akhbar Al Yaoum, relative à la visite du conseiller du roi au domicile du secrétaire général de la Lampe. Le média proche de Benkirane a expliqué qu'El Himma était «envoyé par le roi» pour débattre avec l’ancien chef de l’exécutif au sujet du mouvement de contestation à Al Hoceima. Le journal n’a pas apporté davantage de détails sur le contenu des entretiens, se contentant d’indiquer que la réunion avait eu lieu le mercredi 31 mai.
Riposte directe d’El Himma
Tout en reconnaissant qu’il s’est rendu effectivement à la villa de Benkirane la semaine dernière, le conseiller du roi a tenu à atténuer la portée donnée à sa visite par le journal Akhbar Al Yaoum et sa version en ligne alyaoum24.
Dans une réponse adressée aux sites Medias24 et Hespress, El Himma précise hier soir qu’il «n’a pas été envoyé par le Palais royal» pour se réunir avec Benkirane. «C’est Ramadan, et j’ai voulu m’assurer sur sa situation, d’autant qu’il a été fatigué un peu et parce qu’il me reproche de ne pas l’avoir visité ou contacté», explique-t-il.
Et d’enchainer par une attaque directe : «Si Benkirane veut la continuité des chimères en faisant taire la vérité et autoriser la diffusion du mensonge, je refuse que cela soit en mon nom (…) je démens catégoriquement toutes les informations diffusées à ce propos. J’affirme que nous n’avons abordé aucun sujet qui se rapporte à ces événements ( le «Hirak», ndlr)», a martelé El Himma.
Le conseiller royal a souligné que de par sa fonction il sait parfaitement qu’ «il y a un seul gouvernement, celui que le roi a nommé et je sais parfaitement qui le préside. Par ailleurs, je n’ai pas voulu embarrassé Abdelilah Benkirane, sachant que les événements d’Al Hoceima, comme tout le monde le sait, ont commencé et se sont poursuivis pendant quelques mois durant sa présidence du gouvernement».
Le site alyaoum24 a immédiatement répliqué en rappelant que Benkirane «n’était que le chef d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes» lors de l'éclatement de la "Mobilisation".
La réaction du conseiller royal a de quoi surprendre puisqu'il est rare qu'il rectifie une information le concernant via des médias privés.