Le Ramadan est l’occasion chaque année pour les musulmans de jeûner et d'adopter un mode de vie basé sur la restriction. S’abstenir de manger pendant plusieurs heures - 14 heures dans certaines régions du monde voire 18 heures dans d’autres - s’apparente fortement à une méthode de régime appelée jeûne intermittent. Ce mode de vie consiste à sauter des repas pendant la journée et à jeûner durant une période définie. Développée par les scientifiques, la technique vise à favoriser la perte de graisse sans affecter la masse musculaire et sans qu’il soit nécessaire de limiter sévèrement l’apport en calories.
Selon un article écrit par la nutritionniste Amber Simmons et publié par EAS Academy, une organisation américaine de nutrition et de médecine sportive, «le jeûne intermittent n’est pas un régime alimentaire, mais un programme qui prétend accélérer la perte de graisse et la croissance musculaire par rapport aux horaires de repas traditionnels». Et comme tout le monde jeûne durant le Ramadan à des fins religieuses, il peut arriver que l’on perde du poids pendant ces 30 jours. En se référant à la même source, le jeûne «peut entraîner une perte de poids», selon l’auteur.
À l'origine promue par la communauté sportive et de fitness à travers des blogs et des sites web, la pratique a gagné du terrain dont la renommée s’est faite récemment avec les impressionnantes photos de progrès avant et après qui circulent sur internet. En outre, la science a prouvé les bienfaits du jeûne à travers plusieurs publications et expériences. Le magazine Scientific American a déclaré dans un article consacré au jeûne intermittent que «dans une étude datant de 2003, supervisée par Mark Mattson, responsable du laboratoire de neurologie du National Institute on Aging, des souris ayant observé le jeûne étaient souvent en bonne santé ; ceci par des mesures de restriction calorique continues auxquelles ont été soumises les souris». L'expérience a prouvé que les souris qui jeûnent «avaient, par exemple, des niveaux d'insuline et de glucose inférieurs dans leur sang, ce qui signifiait une sensibilité accrue à l'insuline et un risque réduit de diabète».
Comment ça marche ?
«Les religions ont longtemps soutenu que le jeûne est bon pour l'âme, mais ses avantages corporels n'ont pas été largement reconnus jusqu'au début des années 1900, lorsque les médecins ont recommencé à traiter divers troubles -comme le diabète, l'obésité et l'épilepsie», a indiqué le magazine américain. Le Ramadan est donc une chance pour les musulmans à travers le monde de profiter des bienfaits du jeûne. Pour cette méthode, on peut manger tout ce que l’on veut, mais en petite quantité. En d'autres termes, vous ne pouvez manger que pendant un certain temps et le reste de la journée est dépensé en jeûne.
Les bienfaits du jeûne intermittent. /Ph.The Fit Housewife
L'outil diététique permet de boire de l'eau, du café, du thé et d'autres boissons non sucrées pendant la période de jeûne intermittent, car cela n’impacte techniquement pas le jeûne. Les protocoles de jeûne intermittent, connus également sous le nom OMAD - One Meal A Day, dans lequel le jeûneur mange seulement un repas ou pendant seulement une heure par jour, varient entre 16 et 23 heures de restriction. Et, bonne nouvelle pour les adeptes de la pratique, le temps que vous passez à dormir compte aussi pour votre temps total de jeûne!
Tariq, ancien obèse et expert du jeûne intermittent confirme que la méthode l'a aidé à perdre une masse importante de poids. Contacté par Yabiladi, le jeune professionnel basé à Casablanca explique que «le régime alimentaire est flexible et adapté à [son] mode de vie», ajoutant que «[sa] façon de pratiquer est semblable au jeûne du Ramadan». «Normalement, je jeûne 20 heures par jour, de minuit à 20h», nous confie-t-il.
Tariq dit qu’il mange «surtout sainement». «Mais je mange jusqu'à ce que je me sente rassasié», enchaîne-t-il. «Le jeûne intermittent était la méthode de diète la plus simple que j'ai jamais pratiqué parce que, en tant que musulman, je suis déjà familiarisé avec la notion de jeûne», conclut notre interlocuteur.