Après les phosphates, le sable du Sahara occidental est désormais dans le viseur du Polisario. «Le port de Mallorca aux Iles Baléares en Espagne a connu, hier, un sit-in de protestation contre l’arrivée d’un bateau avec à son bord plus de 35.000 tonnes de cette matière destinée à renforcer les plages de la région», nous confie une source. «Ont participé à l’acte des membres du Front et des élus locaux ainsi que deux députés (issus de Podemos) à la Chambre basse», explique-t-elle.
«Malgré cette mobilisation, l’opération de transbordement s’est déroulée comme prévu. Les autorités maritimes à Mallorca n’ont pas jugé bon de donner suite aux requêtes des partisans du Polisario de saisir la cargaison», ajoute la même source.
Le navire transportant les tonnes de sable a fait l’objet d’un suivi depuis qu’il a quitté le port de Laâyoune jusqu’à Mallorca. Une mission confiée à l’«Association des amis du peuple sahraouis aux Iles Baléares».
Tout miser sur la carte des ressources naturelles
Force est de constater que cette mobilisation autour des ressources naturelles va crescendo. Des ONG et des eurodéputés sont activement engagés dans cette campagne.
L'eurodéputé Florent Marcellesi a interpellé samedi 20 mai les autorités du port de Santa Cruz de Tenerife (Espagne) au sujet du navire «Titania» qui transportait également du sable. Une mise en garde qui n’a eu aucun effet. Pire, et au grand du Polisario et de ses relais, une ligne maritime entre Laâyoune et Las Palmas est opérationnelle depuis le 17 mai.
Par ailleurs, des artistes apportent également leurs contributions à la machine. En témoigne l’exposition photo, inaugurée vendredi dernier à Londres, par le journaliste-photographe britannique Simon Brann Thorpe.
Parallèlement à cette campagne, le Polisario a dépêché Ahmed Khadad dans une nouvelle tournée en Europe. Le coordinateur avec la Minurso a fait des escales dans les ministères étrangères de l'Allemagne, l'Autriche et la Finlande. Le dossier des ressources naturelles figure sur son agenda. Une carte qui reste entre les mains de Brahim Ghali et les siens notamment après la perte de celle des droits de l’homme.