Le Maroc a été convié à un sommet islamo-américain prévu le 21 mai à Ryad, qui connaîtra la présence du président Donald Trump. A cet effet, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adil Al Jubeir, en visite hier soir à Rabat, était porteur d’une invitation du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud au souverain marocain.
Il est encore prématuré de se prononcer sur la participation du monarque à cette réunion. En revanche, le sommet revêt une importance capitale pour l’Arabie saoudite et les autres Etats qui y prendront part. Ce rendez-vous se conclura par l’annonce d’une nouvelle alliance menée par Ryad et Washington contre le terrorisme et, surtout, contre l’influence de l’Iran. Un pacte à même de faire sortir de sa torpeur la coalition islamique, annoncée en décembre 2015 sous commandement saoudien, qui a montré ses limites, notamment après la défection de l’Egypte d’Abdel Fattah al-Sissi.
Tourner définitivement la page d’Obama
Les Saoudiens sont sur le point d’officialiser l’engagement effectif des Etats-Unis dans leur guerre contre Téhéran et ses alliés dans la région. Un objectif qu’ils n’ont pas réussi à arracher sous l’administration Obama. Sauf qu’avec Trump, qui ne s’est jamais gardé d’exprimer son opposition à l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien signé le 14 juillet 2015, le rapprochement est désormais possible.
Un rapprochement scellé le 15 mars à l’occasion des entretiens à Washington entre le second prince héritier, Mohamed Ben Salman et le locataire de la Maison blanche. Ce jour-là annonçait les retrouvailles entre les deux alliés après une période de froid ponctuée de quelques moments de tensions.
Jusqu’à hier soir, le roi Mohammed VI était le 3e chef d’Etat invité par le souverain saoudien à ce mini-sommet, après les présidents de l’Irak (de confession sunnite mais dépourvu de pouvoirs) et de la Tunisie. De toute évidence, les autres Etats membres du Conseil de coopération du Golfe ainsi que la Jordanie devraient prendre part au conclave. Lundi à Tunis, Adil Al Jubeir a annoncé que son pays compte inviter 17 Etats arabes et islamiques à la réunion avec Donald Trump. Un chiffre inférieur au tour de table de la coalition islamique annoncé en 2015 par le second prince héritier.