Finalement, le Maroc a nettement réduit sa présence au 28e Sommet de la Ligue arabe qui se tient en Jordanie. Ni le roi Mohammed VI, ni le prince Moulay Rachid ni même le chef de gouvernement d’expédition des affaires courantes, Abdelilah Benkirane, n’ont pris la tête de la délégation marocaine à ladite réunion. Une mission confiée, plutôt, au ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, qui se trouvait sur place depuis lundi 27 mars.
Les médias marocains avaient parié sur un déplacement du souverain à Amman, notamment après la visite du roi Abbdellah II à Rabat et l’accueil chaleureux qui lui a été réservé depuis l’aéroport de Salé jusqu’au palais royal de Touarga. Sur les plateaux de chaînes officielles, certains analystes sont allés trop vite en besogne au point de prédire une «réussite» des travaux du Sommet de Jordanie. Une position qu’ils n’avaient pas adoptée lors du 27ème conclave arabe tenu en Mauritanie.
A l’exception des Etats du Golfe, le monde arabe n’est pas une priorité pour le Maroc
Force est de constater que contrairement à feu Hassan II, la Ligue arabe ne figure pas sur les priorités du roi Mohammed VI. Depuis l’intronisation du monarque en juillet 1999, le pays n’a abritait aucun sommet arabe. Pour mémoire, Rabat avait renoncé à la dernière minute d’organiser la précédente édition de 2016.
De la région arabe, seules compte pour le Maroc les relations avec les Etats du Conseil de coopération du Golfe et la Jordanie. En témoigne les messages réguliers entre le roi et les chefs d’Etats du CCG. Le dernier en date a été transmis, dimanche 26 mars, par Salaheddine Mezouar à l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani. Sans oublier les expressions de soutien aux monarchies de cette région lorsqu’elles font face à des projets de déstabilisation, la dernière émanant du ministère des Affaires étrangères concerne le Bahreïn. Quant aux autres membres de la Ligue, les liens sont plutôt froides voire même inexistants.
La dernière fois que le roi Mohammed VI a pris part à un sommet de la Ligue arabe remonte à 2005 en Algérie. Une présence précédée par plusieurs messages d’Abdelaziz Bouteflika qui affirmait vouloir normaliser les relations avec le royaume. Mais ce fut juste un leurre.