Plus de 150 000 tentatives d’immigration illégale vers l’Espagne ont été avortées au cours des cinq dernières années (2012-2016), indique l’agence EFE, qui cite la police marocaine. En outre, 392 réseaux de trafic d’être humains ont été démantelés, d’après les chiffres du ministère chargé des affaires de la migration.
Le pic de sorties illégales en direction du voisin ibérique a été atteint en 2014 : cette année-là, la police a freiné les projets migratoires de 37 816 personnes et démantelé 105 réseaux. Entre 75% et 80% des migrants sont présument originaires des pays d’Afrique subsaharienne.
Ces chiffres diffèrent quelque peu de ceux de la police espagnole, qui comptabilise 20 000 tentatives d’immigration illégale vers Ceuta et Melilla pour l’année 2014 - les embarcations de fortune ne sont pas prises en compte -, précise l’agence de presse espagnole.
Le dispositif policier chargé de renforcer la protection des frontières marocaines contre l’immigration clandestine a coûté au Maroc 2 milliards de dirhams (environ 200 millions d’euros) en 2015. Un coût auquel s’ajoute le déploiement de 13 000 agents de surveillance rien que sur les côtes méditerranéennes, l’installation de caméras haute définition tout au long de la frontière et la mise en place d’appareils de détection de faux documents et de programmes de reconnaissance faciale. Le dispositif policier comprend également des «opérations dans des forêts avoisinant les villes de Ceuta et Melilla pour venir en aide aux migrants victimes de réseaux de trafic d’être humains», ajoute l’agence EFE.
Cependant, les organisations de défense des migrants déplorent le peu d’assistance dont ils bénéficient et le caractère répressif de ces opérations, qui se soldent «presque toujours» par le démantèlement de leurs campements et repères locaux et leur transfert forcé vers les régions du sud marocain, où ils sont livrés à eux-mêmes.