Jean-Baptiste Debreux, propriétaire du restaurant «Le Cénacle» à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), a été condamné ce jeudi par le président du tribunal de la 16e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Bobigny pour «discrimination dans la fourniture d'un service en raison de l'appartenance à une religion dans un lieu accueillant du public», d’après le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
Il a écopé de quatre amendes : 5 000 euros d’amende dont 3 000 euros avec sursis, 1 000 euros de dommages et intérêts pour la plaignante, 1 000 euros au titre des frais d’avocat, affichage pendant deux mois de la décision de justice à l’entrée de l’établissement, 1 euro symbolique pour le CCIF en plus de 1 000 euros de frais pour l'avocat mandaté par le Collectif.
Samedi 27 août 2016, deux femmes musulmanes voilées avaient été expulsées par le propriétaire de cet établissement en raison de leur confession religieuse. «Tous les musulmans sont des terroristes. Des gens comme vous, je n’en veux pas chez moi», avait-il notamment lancé à l’égard des deux clientes.
Il s’était excusé quelques jours plus tard, évoquant le décès d’un proche dans les attentats du 13 novembre : «J’ai pété un plomb, et je m’en excuse. J’ai un ami qui est mort au Bataclan, j’ai tout mélangé. Ce que j’ai dit, je ne le pense absolument pas : mes propos ont dépassé ma pensée», avait-il expliqué aux musulmans d’un quartier de Tremblay-en-France.
«Nous nous réjouissons de ce jugement qui permet de lancer un signal fort pour dire que l’islamophobie n’est pas une opinion, mais un délit réprimé en tant que tel par les tribunaux. L’islamophobie est aujourd’hui délit au même titre que les autres», a réagi Me Ouadie Elhamamouchi, l’avocat du CCIF et de la plaignante joint par Yabiladi. «C’est un beau signal que vient de lancer la justice française en cette période où il y a une recrudescence des actes islamophobes. La plaignante est satisfaite et soulagée du jugement.»