France : 36,6% des actes racistes touchent les Maghrébins

Dans son dernier rapport annuel de 430 pages, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) note un recul du racisme dans la société française en 2010. Selon la commission, la somme de ces actes s'est élevée à 1352 en 2010 contre 1841 en 2009, soit une baisse de 26 %. Cependant, parallèlement, les sondeurs ont remarqué une augmentation des préjugés et de l’intolérance.

L’intégration des immigrés

Sur  question de  l’intégration des étrangers, les avis sont partagés. Environ 59 % des personnes interrogées considèrent que l'intégration des personnes d'origine étrangère fonctionnent «très mal», 45 % la jugent  «assez mal». Chacun apporte ses arguments. 54% des sondés pensent que si l’intégration n’est pas réussie c’est à cause des  «personnes d'origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s'intégrer». Alors que  39 % pensent que «c'est avant tout la société française qui ne donne pas les moyens aux personnes d'origine étrangère de s'intégrer.»

Maghrébins et Musulmans ciblés

En outre, le dernier rapport du CNCDH souligne qu’en 2010, les ressortissants maghrébins ont été les premières cibles des actes de violences (33,9%) mais aussi des menaces ou actes d'intimidation racistes (36,6%). L’année écoulée a aussi été marquée par la hausse des atteintes à la communauté musulmane. Treize mosquées ou lieux de culte musulmans ont été victimes d’actes de violence contre six en 2009, indique le rapport. «La fin 2009 et l’année 2010 ont été ponctuées par des débats de société sur la construction de minarets, le port du voile intégral et l’identité nationale, ce qui a pu alimenter un sentiment antimusulman au sein d’une certaine frange de la population».

Cette enquête montre aussi que la majorité des sondés estiment que c’est pour «profiter des aides sociales» que les étrangers s’installent en France. En outre, ils voient l’Islam comme «la principale difficulté liée à l'immigration et à la gestion de la différence dans la société française».

Des raisons multiples

Plusieurs éléments pourraient expliquer leurs réactions. Selon la CNCDH ces attitudes racistes et xénophobes «restent fortement liées aux inquiétudes socio-économiques». Aussi, le document souligne que c’est une des conséquences des «nombreux débats, annonces et questionnements sur l'identité nationale, la déchéance de nationalité, l'interdiction de la burqa ou la situation des Roms en France». Une situation qui pourrait donc s’améliorer à condition que «les débats sur l’immigration soient abordés de manière plus sereine et plus respectueuse des droits de l’homme.»

Ce rapport est le fruit d’un sondage et d’une enquête menés respectivement par l’Institut de sondage d’opinion Conseil Sondage Analyses (CSA), et  l'institut TNS-Sofres. Le sondage effectué entre les 11 et 14 janvier 2011, a concerné 979 personnes âgées de 18 ans et plus. Tandis que l’enquête réalisée entre le 9 et le 14 décembre 2010 a été faite sur la base 30 entretiens individuels.