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Grand Angle  

Réfugiés irakiens au Maroc, entre précarité et nostalgie

Deux parcours de vie, mais un seul statut : celui de réfugié. Maryam*, réfugiée irakienne résidente au Maroc a ouvert les portes de son foyer à Yabiladi, accompagnée de son mari et ses filles elle se confie sur sa vie au Maroc. Jamal*, quant à lui était journaliste sous le régime de Saddam Hussein, poète à ces heures perdues, raconte avec poésie son quotidien au Maroc. Détails.

Publié
Une des réfugiées irakiennes, le regard fixant l'horizon. / Ph. Zaïnab Aboulfaraj
Temps de lecture: 4'

Les Irakiens ne sont pas des migrants comme les autres. Persona non grata aux Etats-Unis depuis le décrêt anti-immigration de Donald Trump visant les natifs de sept pays musulmans (Irak, Iran, la Syrie, Soudan, Libye, Yémen, Somalie), ils doivent également faire face à certaines difficultés dans les pays arabes. Le Maroc bien qu'il soit très loin du Moyen-Orient accueille un certain nombre d'immigrés irakiens depuis la guerre du Golfe.  Ces dernières années, le royaume a vu l'afflux d'une bonne centaine de réfugiés ayant fuit l'Irak. Pourtant, ces familles n'ont toujours pas le statut de réfugiés. Une situation de flou administratif qui aggrave leurs difficultés financières. Malgré des conditions de vie parfois délicate, ils continuent de garder espoir.

Maryam, femme de 49 ans est arrivée au royaume en 2000. Ce n’est qu’en 2006 qu’elle et son mari, ainsi que leurs cinq filles demandent le statut de réfugiés au Haut commissariat des Nations Unies (UNHCR). «Nous sommes venus en bateau, nous sommes passés par plusieurs pays avant d’arriver à destination», raconte-t-elle. «Nous avons fui la guerre, nous recherchions la sécurité nous nous retrouvons dans une situation de précarité invivable depuis quelques années», confie Maryam, émue.

Son mari, Mehdi* artiste peintre de profession, a un regard empreint de douleurs du passé : «En Irak, je suis recherché pour être tué. Si je remet un pied là-bas, je suis foutu», dit-il la voix émue. «J’ai fait la guerre, mais à un moment je me suis rendu compte que ma famille a besoin d’être dans un environnement sain. Je ne voulais pas m’inquiéter pour mes filles, qu’elles soient kidnappées, violées ou qu’elles meurent d’un bombardement». Le père de famille est au chômage depuis deux ans, et ne vit que des aides du HCR. Pour lui, chaque dirham compte. «Chacune des filles a 300 dirhams par mois pour ses études, ce n’est pas du tout suffisant», se plaint la mère de famille, «quelques fois, elles sont obligées de marcher à pied de la maison à leur faculté», soit trois kilomètres.

Destruction de la statue de Saddam Hussein suite au renversement du régime par l'armée américaine

L’une des filles de Maryam, Leila*, 23 ans raconte : «Quelques fois, j'y vais, mais souvent je préfère rester à la maison, puisque nous n’avons pas d’argent. Je préfère donner l’argent de la bourse à mes parents». Pourtant l’ambition est là, les filles sont toutes armées d’une volonté d’aller loin dans leurs études, elles savent que c’est leur bouée de sauvetage pour se sortir de la situation difficile à laquelle elles font face au quotidien.

Des études compliquées, mais une ambition à toute épreuve

Trois des filles de Maryam suivent des études supérieures, l’une étudie la géologie, l’autre le droit en arabe, une autre la littérature anglaise. Elles ont toutes les mêmes traits, une silhouette filiforme, et s’expriment dans une darija parfaite. «Nous avons vécu plus de la moitié de notre vie ici au Maroc. Pourtant nous trouvons beaucoup de difficultés à nous adapter au système d’études», raconte l’ainée Nour*, âgée de 26 ans, étudiante en troisième année de géologie. «J’ai dû refaire beaucoup d’années après le bac, puisque mon français est très mauvais» ajoute-t-elle.

Les jeunes filles ont suivi leurs études de collège et lycée à l’école irakienne, puis à la fermeture de cette dernière, ont continué leur cursus à l’école libyenne. «Tout au long de mes études, j’ai étudié qu’en anglais et en arabe, et le fait de changer souvent d’école n’aide pas à avoir de bonnes bases en français», confie Leila*, 21 ans, étudiante en deuxième année de droit. «Je pense à suspendre mes études momentanément pour permettre à mes sœurs de pouvoir finir leurs études», avoue-t-elle.

Maryam, la mère de famille, très proche de ses filles, a les larmes aux yeux quand elle raconte les difficultés quotidiennes : «Quelques fois, nous n’avons pas de quoi manger, je veux juste nourrir mes filles, leur acheter des vêtements, mais je ne peux pas, vous n’imaginez pas comment c’est dur pour une mère de voir ses enfants souffrir». Sa voix se brise, elle se reprend pour ajouter : «Ma fille ainée me dit parfois, je souhaite dormir et ne plus me réveiller. A quoi ça sert de vivre dans une réalité aussi difficile». Elle éclate alors en sanglots.

Vivre dans une île déserte

La famille nombreuse est très soudée, les uns veillent sur les autres. Le père est un pilier de cette famille, sa voix est forte et porte loin. «J’ai dit à mes filles dernièrement, ne tombez pas malades, je n’ai pas les moyens de vous acheter des médicaments, ni de vous emmener chez le médecin. Si je dois le faire, je dois louer un minibus pour toutes les emmener faire des analyses», dit-il. «Je ne veux pas mendier dans la rue, j’ai trop de fierté pour ça. Maintenant, je souhaite quitter le Maroc, même s’il faut aller dans une île déserte pour vivre, je le ferai», conclut-il.

La situation de cette famille est critique. Sarah Mokadader, chargée de communication et d'information publique au sein de l'unité des relations extérieures du HCR, est très touchée par cette histoire : «Nous faisons de notre mieux pour aider ses familles à s’en sortir. A un moment, on ne se rend plus compte de l’histoire de ses gens, vu que les papiers s’amoncèlent. Mais aujourd’hui, devant eux, je sais que je ferai tout mon possible pour que leur situation se débloque».

Poésie et «ghorba»

Khaled, quant à lui est un poète irakien, cigarette après cigarette, il raconte son histoire comme un film. Les traits marqués, son regard se perd quelques fois quant il se remémore des souvenirs douleureux. «Je vivais bien en Irak avant la guerre, j’étais pour le régime de Saddam (Hussein, ndlr)», dit-il. Le poète est un ancien journaliste, il travaillait pour plusieurs supports de presse en Irak. Du jour au lendemain, il s’est retrouvé obligé de partir du pays, puisqu’il a longtemps travaillé pour le gouvernement en place. «Il n’avait pas que de bons côtés, mais j’étais très sollicité pour mon travail», se remémore-t-il.

«Un jour, j’ai été invité par le Maroc pour présenter mes poèmes, et depuis ce jour-là. Je ne l’ai plus quitté», confie-t-il. Réfugié depuis 2006, il ne peut plus revenir en Irak, puisqu’il risque la mort. Seul, sans aucune famille, il brave le quotidien et se réfugie dans son art, la poésie. «Quelques fois, l’inspiration vient d’un coup sans prévenir. Une fois, j’étais à Fès, je devais écrire un poème sur la ville. Je l’ai fait à 5h du matin. Je me baladais dans la ville pour m’en imprégner. J’ai présenté mes vers devant Hamid Chabat (maire de Fès à l'époque) et une assemblée de personnes. J’ai reçu une standing ovation», dit-il, fièrement.

Aujourd’hui, il tente de joindre les deux bouts, a essayé de travailler pour des supports de presse arabophones en free-lance. Quelques-uns de ces recueils de poèmes sont sortis en livres. Un artiste dans l’âme, qui a laissé ses rêves aux frontières. Avant de se quitter, il nous a écrit ces quelques vers qui résument son état d’esprit.

(J'ai décidé de te quitter mon pays / Et je ne reviendrai pas / Mais quand j'ai effectué la traversée / J'ai oublié mon âme aux frontières, ndlr)

 *Les prénoms ont été changés pour préserver l'anonymat et la sécurité des réfugiés.

Quelques chiffres

Le Haut commissariat aux réfugiés (UNHCR) récolte de nombreuses demandes d’asile chaque année à Rabat. En 2016, 137 irakiens ont été enregistrés, soit en tant que réfugiés ou en tant que personnes en besoin de protection internationale. La nationalité la plus représentée en nombre est syrienne. Ils sont 3242 personnes, sur un total de 4272 réfugiés disséminés sur 43 localités à travers tout le Maroc.

Farga3tLitièreMiaw!
Date : le 06 février 2017 à 17h30
Par contre, le Bescherelle s'impose... vraiment...
Citation
Amazigh-rocain à écrit:
Je n'es nullement besoin du petit Larousse pour comprendre ton écrit ? ? ?
Oujdaoui.
Date : le 06 février 2017 à 16h37
Je n'es nullement besoin du petit Larousse pour comprendre ton écrit ? ? ?
Citation
"I'm not a man !" à écrit:
Apprends à lire et comprendre ce que j'ai écrit. Ensuite, si tu veux, on discute...
AigleRoyalair
Date : le 06 février 2017 à 12h48
Je croyais que tu racontes un récit vécu à New DELHI en Hinde,le Maroc que : tu décrives comme ça, tout en dansant, ce n'est pas l'Inde, l'accés est facile pour découvrir une partie quelconque de ce Monde. A beau mentir qui vient de loin, dit le proverbe
AigleRoyalair
Date : le 06 février 2017 à 12h06
Arrétez de dénigrer le Maroc, le Maroc et les Marocains restent l'exemple idéal que le monde Arabo/Musulman chérissent et envie,les différentes vidéos sur youtube en témoigne, vous surfez sur des clichés obsolètes et redondons c'est tout , les Marocains sont fiers de leur Maroc et le Maroc et fier de ses Marocains qui sont là pour le défendre contre les envieux ,jaloux de tout bord !!! les européens débarquent avide d'y vivre , installation d' usines ,savoir-faire architectes et ingénieurs etc... le prestige du Maroc est trés bien ancré partout dans le monde , vos allégations ne peuvent l'incriminer, H' cham aala aaradak !!!
Farga3tLitièreMiaw!
Date : le 05 février 2017 à 20h00
Non mais dans quel Maroc vivez-vous ?? Les enfants en rupture scolaire et familiale vivent dans les rues sans pouvoir manger à leur faim tous les jours, leur quotidien est fait de famine, de viols, de vols, de drogue et de violence. L'éducation est de plus en plus pauvre au niveau public. Je rencontre des gamins qui mangent à même les poubelles, à moitié shootés par la colle ou le white spirit. Stop ! Arrêtez de dire que le Maroc est un pays accueillant. Il l'est pour celui qui a de l'argent à redistribuer, mais pour les miséreux, c'est yallah ! barra ! Khroj 3liya !! Voilà ce qu'on dit aux jeunes sdf quand ils demandent juste un morceau de pain rassi à un restaurateur de centre ville. Parce que ceux-là gâchent le paysage touristique, de la même façon que vous avez tendance à vouloir le cacher sur le forum. Oui, le Maroc évolue, mais en sacrifiant une bonne partie de la classe déjà très appauvrie. Néanmoins, quand un pays accepte d'accueillir des réfugiés, quels qu'ils soient, ce pays se doit d'être à la hauteur de son accueil. Sinon, s'abstenir...
Farga3tLitièreMiaw!
Date : le 05 février 2017 à 19h52
Apprends à lire et comprendre ce que j'ai écrit. Ensuite, si tu veux, on discute...
Citation
Amazigh-rocain à écrit:
@ Fancygirl et @ l'm not a man ! Comme la dit Gary 77 , ( cette situation peut arriver à chacun d'entre nous ) et je le salue . Arrêtez de votre stupidité et soyez tolérants envers vos frères qui souffrent depuis plus d'une décennie . Ces malheureux ont simplement demandez de vivrent dans la dignité ? ? ?.
mohamedboudiaf
Date : le 05 février 2017 à 15h02
les gens on tendance a l’exagération, je voyage souvent au Maroc et j'ai jamais vu quelqu’un dormir a la rue ( la nuit) ni crever de faim, au Maroc on mange pour moins 5 dirham, certes il y a des pauvre au Maroc mais j'ai vu pire ailleurs notamment dans des pays soit disent développer en Europe. le Maroc a toujours été un pays de paix et d'accueil. ma famille a été accueilli les bras ouvert en 1957 et nous en serons éternellement reconnaissants.
Citation
Amazigh-rocain à écrit:
Salam En Amérique , en Europe , en Arabie Saoudite et dans les pays du golfe , la pauvreté y est . Tu as exagéré en disant des centaines milliers de gens dorment dans les rues et le Maroc n'est pas si misérable que ça . Le Maroc est le plus développé dans tous les domaines en Afrique et crois moi , notre pays aide beaucoup de pays africains . Mon ami , je te fais savoir , en islam la solidarité est un devoir permanent face au drame humain , nous avons le devoir fort et à la hauteur de notre foi et de notre prestige religion , d'aider nos frères qui souffrent depuis presque 2 décennies . Le Maroc est un pays d'accueil depuis toujours et c'est de son devoir d'accueillir nos frères syriens , irakiens . Ces pays musulmans qui refusent d'accueillir ces malheureux , sont gouverner pas des ""mounafiquines "" sans pitié . Je te le redis , le Maroc n'est pas si misérable comme tu l'as dans tes pensées El hamdoulillah . Voilà .
Oujdaoui.
Date : le 05 février 2017 à 14h45
Salam En Amérique , en Europe , en Arabie Saoudite et dans les pays du golfe , la pauvreté y est . Tu as exagéré en disant des centaines milliers de gens dorment dans les rues et le Maroc n'est pas si misérable que ça . Le Maroc est le plus développé dans tous les domaines en Afrique et crois moi , notre pays aide beaucoup de pays africains . Mon ami , je te fais savoir , en islam la solidarité est un devoir permanent face au drame humain , nous avons le devoir fort et à la hauteur de notre foi et de notre prestige religion , d'aider nos frères qui souffrent depuis presque 2 décennies . Le Maroc est un pays d'accueil depuis toujours et c'est de son devoir d'accueillir nos frères syriens , irakiens . Ces pays musulmans qui refusent d'accueillir ces malheureux , sont gouverner pas des ""mounafiquines "" sans pitié . Je te le redis , le Maroc n'est pas si misérable comme tu l'as dans tes pensées El hamdoulillah . Voilà .
Citation
fancygirl à écrit:
Il y a enormement de pauvrete au Maroc, des centaines de milliers de Marocains vivent dans la rue. C'est la misere. Ils doivent savoir cela avant de venir. Je suis pour l'accueil des refugies mais ils doivent savoir que malheureusement le Maroc est un pays pauvre et qu'ils doivent se battre comme tous les Marocains pour survivre. Il y a des pays qui leur ferment la porte, notre porte reste ouverte a tous ceux qui souffrent mais nous ne sommes pas responsables de la situation de misere dont laquelle ils vivent.
Gaby77
Date : le 04 février 2017 à 18h59
Personne ne dit c'est le Maroc qui est responsable de la situation de ces pauvres irakiens. Les causes ce sont les conséquences des injustices, des fitna et de l'intolérance des certains irakiens à l'époque de Saddam Hussein et cela est valable chacun d'entre nous quelque soit notre nationalité ou d'où nous nous trouvons.
Citation
fancygirl à écrit:
Il y a enormement de pauvrete au Maroc, des centaines de milliers de Marocains vivent dans la rue. C'est la misere. Ils doivent savoir cela avant de venir. Je suis pour l'accueil des refugies mais ils doivent savoir que malheureusement le Maroc est un pays pauvre et qu'ils doivent se battre comme tous les Marocains pour survivre. Il y a des pays qui leur ferment la porte, notre porte reste ouverte a tous ceux qui souffrent mais nous ne sommes pas responsables de la situation de misere dont laquelle ils vivent.
fancygirl
Date : le 04 février 2017 à 17h29
Il y a enormement de pauvrete au Maroc, des centaines de milliers de Marocains vivent dans la rue. C'est la misere. Ils doivent savoir cela avant de venir. Je suis pour l'accueil des refugies mais ils doivent savoir que malheureusement le Maroc est un pays pauvre et qu'ils doivent se battre comme tous les Marocains pour survivre. Il y a des pays qui leur ferment la porte, notre porte reste ouverte a tous ceux qui souffrent mais nous ne sommes pas responsables de la situation de misere dont laquelle ils vivent.
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