Depuis près d’un mois, les enseignants du primaire détenant un doctorat protestent chaque jour dans la capitale du royaume pour faire entendre leur voix au ministère de l’éducation nationale. Au lendemain des manifestations du 20 mars, ils décident de renforcer la mobilisation dans l’objectif d’améliorer leurs conditions de travail et obtenir un rehaussement des salaires. Mais aussi, ces instituteurs veulent que leur statut d’enseignant du primaire soit substitué par celui d’«enseignant supérieur».
Un des sit-in qui s’est tenu jeudi 24 mars, devant le bureau du premier ministre à Rabat, a violemment été dispersé. Mohamed Talbi, un des organisateurs qui était sur place a déclaré : «lors des trois jours derniers, nous avons protesté pacifiquement à proximité du ministère de l'éducation, et aujourd'hui nous avons voulu manifester pacifiquement, devant le bureau du Premier ministre», rapporte l’agence Reuters.
Talbi explique à Reuters : «Ils nous ont empêché dans un premier temps, puis ils ont donné l'ordre à la police de nous frapper». La même source a qualifié l’intervention policière de «violente et barbare». L’affrontement aurait causé plus de quatre blessés graves et plusieurs évanouissements. Rachid Benbir qui faisaient partie des manifestants, affirme avoir été victime de violence. «Un agent m'a frappé au visage avec un mégaphone, de nombreux enseignants ont été frappés, des enseignantes ont été insultées, leurs voiles ont été ôtés», a-t-il témoigné.
Pourtant tout semblait se dérouler dans la sérénité du côté des professeurs. Aucune forme de violence n’avait été signalée auparavant lors de leurs rassemblements quotidiens. La veille de ces événements, mercredi 23 mars, les enseignants s’étaient regroupés comme ils en avaient l’habitude, au ministère de l’éducation nationale pour poursuivre la protestation. Jusqu'à présent, leurs réclamations n’ont pas été prises en considération. C’est ce qui ressort des déclarations de l’un des manifestants, recueillies par Lakome.com : « Nous n’avons pas bougé de là depuis un mois, et le ministère n’a pas daigné nous accorder la parole. Aucun signal sérieux ou promesse de régler nos problèmes n’ont été émis».