«Le Maroc est assuré de son adhésion à l’Union africaine, et ce, avant même la tenue du sommet d’Addis-Abeba», les 30 et 31 janvier. Les propos ne sont pas d’un responsable marocain mais émanent du chef du gouvernement algérien lors d’un point presse, tenu ce week-end à Bamako, en marge des travaux du sommet Afrique-France.
Abdelmalek Sellal a précisé que l’intégration du royaume et l’élection d’un nouveau président de la commission de l’UA et de ses conseillers seront les principaux points au menu de la réunion des chefs de délégations de l’organisation continentale.
Aveu d'échec ?
Les déclarations du Premier ministre sonnent comme un aveu d’échec malgré les tentatives visant à entraver la requête du royaume, présentée officiellement le 22 septembre à New York. Ainsi, l’Afrique du Sud, soutenue en cela par l’actuelle présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a tenté de convaincre d’autres membres de reporter l’examen de la demande marocaine à l’année prochaine.
Une manœuvre qui n’est pas sans rappeler le refus de l’ex-épouse de Jacob Zuma de distribuer la demande marocaine, comme l’exige l’alinéa 2 de l’article 29 de l’Acte constitutif, aux Etats qui composent l’instance panafricaine. Ce n’est qu’après une intervention du roi Mohammed VI auprès du président en exercice de l’UA, le Tchadien Idriss Déby, que la Sud-africaine avait finalement levé son blocage début novembre.
Par ailleurs, le Polisario, ne doutant plus de l’issue du vote en faveur du retour du Maroc à l’Union africaine, a commencé à préparer ses troupes à admettre la réalité. Désormais, ses médias expliquent que l’adhésion de Rabat est une reconnaissance par le royaume de la «RASD». Paradoxalement, à l’issue du sommet de Kigali en juillet dernier, c’est un autre message opposé à l’intégration du Maroc qui avait été distillé, d’abord à la population des camps, puis à travers une campagne diplomatique lancée dans plusieurs pays du continent.
Cette semaine, les deux Chambres du Parlement marocain commenceront l’examen et l’adoption de l’Acte constitutif de l’Union africaine, la dernière phase du processus de l’adhésion, conformément à l’article 27 de la Charte de Lomé.