Ce mardi, la désignation d’Abdelilah Benkirane pour former un nouveau gouvernement entre dans son 50e jour. Un record au Maroc. Les prédécesseurs du secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) avaient dépensé moins de temps pour monter leurs cabinets. Abderrahamne El Youssoufi (nommé le 4 février 1998) avait besoin de 39 jours pour constituer son équipe et la présenter au défunt roi Hassan II le 14 mars 1998. Driss Jettou avait fait mieux en 28 jours alors qu’Abbas El Fassi, aidé par la «Baraka» de la «Nuit du Destin», a réalisé son projet en seulement 26 jours. Même Benkirane I n’a pas gaspillé beaucoup de temps dans de vaines consultations. Nommé le 29 novembre 2011 à Midelt par le roi Mohammed VI, Abdelilah Benkirane avait présenté le 3 janvier 2012 ses 30 ministres au souverain, soit après une période de 37 jours seulement.
Le retard pourrait durer des semaines de plus
De toute évidence, ce retard est appelé à s’installer pour quelques semaines de plus. Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) pourrait quitter, dans les prochaines heures ou demain, le Maroc à destination du Nigéria sans rencontrer le chef du gouvernement désigné. Et pourtant, il est au Maroc depuis le samedi 26 novembre.
Ce jour-là, il a d'ailleurs croisé Abdelilah Benkirane au cimetière Chouhada de Casablanca lors des funérailles du neveu du secrétaire général du parti de la Lampe. Le défunt était un haut cadre du RNI au niveau de la capitale économique. Le lendemain, la rencontre tant attendue n’a pas eu lieu. Le président du parti du RNI a préféré se rendre à Tanger en vue de mettre un peu d’ordre dans la section régionale de la Colombe qui bat de l’aile. Le lundi, les deux hommes ne se sont pas rencontrés. Chacun d’eux attendait que l’autre fasse le premier pas. Des hésitations qui ne manquent pas d'alimenter le blocage.
Et ce matin, Aziz Akhannouch était à la Chambre des représentants où il a co-présidé avec le secrétaire général de l’Union constitutionnelle (UC), Mohamed Sajid, l’installation du groupe commun des députés des deux formations. Une instance forte de 56 élus (37 de la Colombe et 19 du Cheval), soit la 3e force politique à la Chambre basse du parlement marocain.