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Grand Angle

Lors de la COP22 au Maroc, les Etats-Unis annonceront un ambitieux plan pour décarboniser leur économie à l'horizon 2050

Les Etats-Unis prévoient de dévoiler un ambitieux plan de décarbonisation de leur économie à l’horizon 2050 lors de la COP22. Une transition énergétique déjà en marche, relève l’Institut français des relations internationales dans une récente étude. Détails.

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Barack Obama visite les locaux d'une entreprise de Floride qui fabrique des panneaux solaires, en octobre 2009. / Ph. Reuters
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Google, Goldman Sachs, Walmart, General Motors, Coca-Cola, Apple, Bank of America… En juillet 2015, ces mastodontes de l’économie américaine, parmi 13 autres poids-lourds, avaient été reçus à la Maison Blanche pour y faire une promesse ; celle d’un investissement de 140 milliards de dollars en faveur d’une économie bas carbone. Plus encore, elles s’étaient engagées à produire 1 600 mégawatts d’électricité via les énergies renouvelables.

Aujourd’hui, c’est à l’échelle nationale que se joue cette transition énergétique. Les Etats-Unis prévoient en effet de dévoiler un plan de décarbonisation de leur économie à l’horizon 2050 lors de la COP22, a annoncé Jonathan Pershing, négociateur américain sur le climat, d’après Bloomberg BNA.

Une ambition qui s’inscrit dans l’engagement de la première puissance économique mondiale, annoncé lors de la COP21 à Paris, de réduire de 26 à 28 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2025 par rapport à 2005, ainsi que le prévoit le «Clean Power Plan», l’une des principales politiques environnementales lancées lors des mandats de Barack Obama. Cette année-là, le pays avait connu un pic d’émissions à 5,8 milliards de tonnes d’équivalent CO2 émises.

«Nous sommes actuellement dans un processus d’élaboration de projections techniques sur le long terme, bien au-delà de 2025, pour voir comment nous pouvons presser la grande majorité des émissions de carbone d’ici à 2050», a déclaré Jonathan Pershing lors du Conseil de l’Atlantique en marge du Conseil mondial de l’énergie, le 25 octobre dernier à Washington.

Une transition déjà à l’œuvre

Un objectif de diminution des émissions GES «loin d’être insignifiant», observe Carole Mathieu, chercheuse au Centre Energie de l’Institut français des relations internationales (Ifri) dans une étude consacrée à l’industrie électrique américaine au défi de la transition bas-carbone, publiée en avril dernier. Et pour cause, le secteur de l’électricité représente à lui seul plus du tiers des émissions de carbone du pays.  

La spécialiste va même plus loin : d’après elle, la transition énergétique de l’Oncle Sam est déjà largement embrayée. «Avec un charbon qui perd en compétitivité face à une production domestique de gaz abondante et bon marché et, en parallèle, des énergies renouvelables, éolienne et photovoltaïque en tête, qui connaissent des baisses de coûts spectaculaires, la production d’électricité avance déjà d’un pas sûr vers une moindre intensité carbone», analyse-t-elle.

Sur la période 2005-2014, la production d’électricité n’a augmenté que de 1 % alors que dans le même temps, les émissions de CO2 ont enregistré une baisse de l’ordre de 15 %. Un effort qui résulterait de la sensibilisation des forces du marché aux dispositifs de soutien aux énergies renouvelables et aux autres réglementations sur les polluants atmosphériques, notamment celles sur le mercure et les autres gaz toxiques.

C’est sans compter un accueil plutôt favorable de la part des grandes entreprises du secteur électrique au «Clean Power Plan», d’après l’édition 2016 du sondage annuel réalisé par Utility Dive, média de référence américain dans ce domaine, selon lequel leurs dirigeants sont très peu nombreux à exprimer des réticences sur ce dispositif environnemental. Les deux tiers jugent que les standards d’émissions sont acceptables ou auraient même pu être plus stricts.

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