Les révolutions tunisienne et égyptienne n’avaient pas ébranlé la confiance des marchés outre mesure. Mais «l'embrasement libyen et le risque de contagion aux pays du Golfe commencent sérieusement à inquiéter les bourses mondiales», affirme Fabrice Cousté, directeur général de CMC Market, au quotidien économique français, L’Expansion. Or, la confiance est un élément indispensable dans le fonctionnement du marché boursier international. M. Cousté prévoit des tensions sur le marché au cours des semaines à venir. Il y a, certes, des secteurs passibles de faire de bons résultats, mais l’on assiste en même temps à une flambée du baril de pétrole.
Les bourses arabes en sont beaucoup affectées, notamment celle de l’Arabie saoudite qui clôturait au 1er mars en baisse de 6,8%. La bourse de Tunis a chuté de 20%, rapporte Les Echos. Entre temps, la place du Caire marque un record en ce qu'elle est fermée depuis plus d'un mois. Elle devrait être rouverte le 6 mars prochain.
L’exception marocaine…
Au milieu de ce tumulte, le Maroc sort la tête de l’eau. En effet, selon La Tribune, le Bourse de Casablanca résiste bien à la crise; «parmi les émergents du MSCI Emerging Market, le Maroc fait partie des quatre seuls pays à s'inscrire en hausse depuis le début de l'année avec la Russie, la Hongrie et la République Tchèque». La force du Royaume s'explique de plusieurs manières.
Sa structure politique : La monarchie est considérée au Maroc comme le garant, dans une certaine mesure, de sa stabilité. Les manifestations du 20 février n’avaient pas pour but de renverser le règne du roi, contrairement à la Tunisie et l’Egypte où le premier responsable du pays était visé. Le Maroc a pu ainsi conserver la confiance des investisseurs étrangers.
L’aspect «défensif» de la Bourse de Casablanca : Le Masi Free float Index est en bonne position, avec sa première capitalisation Maroc Telecom qui affiche une hausse de 6% depuis le début de l’année. Par ailleurs, «le marché marocain est très peu liquide. Si bien que lorsque les marchés chutent, ceux qui sont les moins détenus par les investisseurs, résistent mécaniquement mieux que les autres» analyse Stéphane Barthélemy, gérant chez State Street Global Advisors. En plus, l’impact de l’inflation sur le plan social est resté minime. «A 3,5 %, l'inflation y est beaucoup plus modérée», indique M. Barthélemy à La Tribune. Bien que le PNB marocain soit parmi les plus bas au monde, sa croissance reste modérée, par rapport à la croissance moyenne des pays émergents.
Il faut dire également que plusieurs entreprises marocaines sont au meilleur de leur forme. Elles s’agrandissent, s’externalisent et font davantage du chiffre, notamment Maroc Telecom, l’Office Chérifien de Phosphate ou même encore le grand groupe bancaire maghrébin Attijariwafa Bank, pour ne citer que celles-là. Le Royaume multiplie les partenariats économiques avec l’Occident. Tout ceci renforce la confiance des investisseurs étrangers et contribue au bon fonctionnement du marché marocain.