Le Mouvement unicité et réforme (MUR) est secoué par une affaire de mœurs. Elle implique les deux vice-présidents du MUR : Omar Benhammad, un prédicateur célèbre et Mme Fatima Nejjar (veuve d’un autre leader du MUR décédé en 2015). Les deux ont été arrêtés samedi matin à Mansouria, une station balnéaire à environ 10 km au nord de Mohammedia, à bord d’une voiture en face de la mer. Ne pouvant justifier qu’ils sont mari et femme, selon la loi marocaine, les deux islamistes ont été interpellés.
Dimanche 21 août, devant le procureur du roi près du tribunal de première instance de Benslimane, les deux prévenus ont avancé être «unis» par «un acte de mariage conventionnel» (Zawaj Orfi). Acte qui n'est pas reconnu au Maroc. La justice a décidé, ensuite, de les poursuivre en état de liberté provisoire, pour la commission de rapports sexuels consentis hors mariage interdits par le code pénal. La première audience du procès des deux vice-présidents du MUR a été fixée au 1er septembre, rapporte le site du quotidien Ahdath Al Maghribia.
Le MUR suspend Benhammad et Nejjar
Vingt-quatre heures après l’éclatement de cette affaire, le conseil exécutif du Mouvement unicité et réforme s’est réuni d'urgence pour annoncer, dans un communiqué, la suspension des deux prévenus de toutes les instances de l’organisation. Omar Benhammad et Mme Fatima Nejjar «ont commis une infraction aux principes du Mouvement et à ses orientations et ses valeurs. Ce qui constitue une grave erreur», explique le texte. Et de préciser que le MUR s’oppose au «mariage conventionnel» et reste attaché aux alliances scellées qui respectent le code de la famille de 2004.
Cette arrestation de deux figures connues du MUR, particulièrement le prédicateur Benhammad également membre de l'Union international des oulémas musulmans, tombe au mauvais moment pour le PJD. Du pain bénit en cette période de pré-campagne électorale pour ses opposants qui n'hésiteront pas à pointer le déphasage entre le discours moralisant appelant les jeunes à l’abstinence sexuelle et les comportements de certains de leurs porte-paroles dans la réalité.
Benhammad et Mme Nejjar risquent jusqu’à deux ans de prison ferme. Le PJD n’a pas encore réagit à la détention des deux islamistes. Son site officiel d’actualité n’a pas encore évoqué cette affaire.