La Commission européenne est déterminée à opérer des coupes dans les aides qu’elle accorde à la population des camps de Tindouf. Elle exige désormais une évaluation officielle de la vulnérabilité des bénéficiaires. Une position exprimée solennellement par le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire Christos Stylianides en réponse à une question d’un eurodéputé.
Face à cette détermination, les relais du mouvement séparatiste au sein du Parlement européen se sont mobilisés pour dénoncer toute réduction des programmes d’assistance aux sahraouis des camps. L’eurodéputé, Neoklis Sylikiotis, le vice-président du Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne/gauche verte nordique, a exigé des services de Jean-Claude Juncker de «justifier» leur projet, estimant qu’il est en totale contradiction avec la volonté de Ban Ki-moon d’augmenter les aides internationales aux sahraouis de Tindouf. Une allusion au sommet des donateurs que compte organiser à cet effet le secrétaire général des Nations Unies le 12 juillet à Genève.
Des aides calculées sur la base de 90.000 habitants
La Commission entend également calculer ses programmes d’assistance destinés aux sahraouis pour répondre aux besoins de 90.000 personnes. Ce qui constitue un revers pour la version défendue par la direction du Polisario. Celle-ci avance le chiffre de plus de 150.000 habitants. A signaler que tous les appels à un recensement de la population, comme avait demandé le Conseil de sécurité dans ces cinq dernières résolutions sur le Sahara occidental, se heurtent aux refus catégorique des autorités algériennes.
Même le Parlement européen, où les réseaux du Front sont forts et actifs, ne voit plus aucune objection à l’enregistrement de la population de Tindouf. L’effet du rapport de l’office antifraude de l’UE de 2007, exhumé en 2015, a persuadé des dizaines de parlementaires de réviser leurs positions initiales opposées à l’idée du recensement. De 1993 et jusqu’à 2015, l’Union européenne a consacré 222 millions d'euros d’aides aux sahraouis de Tindouf.