Espagne : Un agent des renseignements viré à cause de ses relations avec les services marocains

Le diable est dans le détail, a-t-on pour habitude. C’est à la suite d’une affaire de mœurs qu’une enquête du Centre national d’intelligence(CNI), les services de renseignement espagnols, a révélé le passé plutôt trouble de l’agent 8882, comme le rapporte la presse espagnole.

L’homme travaillait comme traducteur des documents en arabe pour le CNI depuis 2007 avant d’y avoir été engagé comme agent en 2013. Seulement, l’agent 8882 a vite dépassé le cadre de son travail et a même noué des relations extraprofessionnelles. En couple avec l’une de ses collègues, l’agent filmait des images à caractère sexuel de sa compagne pour les montrer aux collègues de son département. Ce scandale a conduit le CNI à ouvrir une enquête à l’encontre de l’agent.

Les investigations ont alors montré un certain nombre d’irrégularités dès la première année de sa titularisation comme agent. Selon le rapport de la Division de la sécurité du CNI, «le sujet a entretenu une série de relations avec des personnes présentant un haut risque pour le CNI et les intérêts nationaux». On reprocha à l’agent parmi ses relations d’être proche de «plusieurs personnes liées aux services de renseignement du Maroc». Le rapport parle même du «possible lancement d’une procédure d’arrestation» de l’agent 8882.

D’autres irrégularités sont également reprochées à l’agent notamment ses contacts avec un islamiste radical du temps où il était étudiant sans en aviser ses supérieurs. Il y a aussi ses contacts douteux avec un individu arrêté pour blanchiment d’argent lié au trafic de drogue et à l’islamisme radical. Il s’y ajoute des comportements interdits comme la prise de photos de l’intérieur des locaux du CNI mais aussi l’extraction d’informations de la base de données du CNI

Pourtant malgré la gravité des actes, l’agent a été seulement mis à pied face aux doutes sur sa possible duplicité ou la menace qu’il représenterait pour la sécurité nationale espagnole. L’agent 8882 n’est pas poursuivi pénalement, le CNI jugeant les preuves insuffisantes. Il a même fait appel de son licenciement devant l’Audience nationale mais son appel a été rejeté.