L’ambassadrice des Etats-Unis à Alger a pris la tête d’une délégation qui s’est rendue, hier, dans les camps de Tindouf. Joan A. Polaschik était accompagnée, notamment par Margaret Mckelvey, directrice pour l’Afrique au Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du Département d’Etat, et par des membres de la représentation diplomatique américaine en Algérie.
Vêtue d’une Malhfa (l’habit traditionnel des femmes sahraouies), Mme Polaschik a effectué une visite au siège du croissant rouge du Polisario et dans une école d’apprentissage d’anglais située dans le «camp de Smara». Elle s’est ensuite longuement réunie avec un groupe de jeunes soigneusement choisis par la direction du Polisario pour relayer son message.
Un communiqué aux accents politiques sanctionnant une visite humanitaire
De retour à Alger, la délégation a publié un communiqué dans lequel le politique a largement pris le dessus sur l’acte philanthropique. «Les Etats-Unis maintiennent leur ferme soutien au processus de négociation mené par l'ONU, qui vise à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental», indique le texte de l’ambassade.
Officiellement, la délégation n’a eu aucune entrevue avec des responsables du Front. Les Américains ont tenu à placer leur déplacement dans un cadre strictement humanitaire afin «d'évaluer la mise en œuvre de l'aide humanitaire des Etats-Unis aux réfugiés sahraouis et en apprendre davantage sur les défis auxquels ils sont confrontés», précise l’ambassade de Washington à Alger. Elle rappelle également la générosité des Etats-Unis envers la population des camps. Depuis octobre 2013, l’administration Obama a consacré 23 millions de dollars aux sahraouis dont 4 millions suite aux inondations qui ont frappé lla région de Tindouf en octobre 2015.
Même si la délégation américaine a soigneusement évité de s'afficher avec les membres de la direction du Polisario, l’organisation de la visite a impérativement été précédée, comme il est d’usage, par de nombreux contacts entre les Américains et la direction du mouvement séparatiste.
Le timing de ce déplacement suscite évidemment des interrogations quand à la solidité des relations entre le Maroc et les Etats-Unis.