D’anciens salafistes impliqués dans les attentats du 16 mai 2003 devraient retourner à l’hôtel Farah, où un kamikaze avait perpétré un attentat suicide. Environ 400 ex détenus islamistes sont attendus le 11 janvier pour proclamer la naissance d’un grand mouvement islamiste réformateur.
Abdelkrim Chadli, condamné en 2003 à trente ans de prison pour activités terroristes et gracié le 14 avril 2011, est la cheville ouvrière de cette nouvelle structure. Celle-ci sera rattachée au parti du Mouvement démocratique et social (MDS). Cette formation a été créée en 1995 par l’ex-commissaire de police Mahmoud Archane avant que ce dernier ne cède les commandes à son fils Abdessamad.
Opération séduction des salafistes
Outre la symbolique du lieu, le choix du 11 janvier est un autre appel du pied des promoteurs de cette initiative en direction de l’Etat. A cette date, le Maroc commémore en effet l’anniversaire de la présentation, le 11 janvier 1944, du Manifeste de l’indépendance au protectorat français. Les salafistes souhaitent ainsi montrer patte blanche et prouver qu’ils ont abandonné leurs anciennes idées déclarant la société et l’Etat apostats.
Néanmoins des doutes subsistent quant à la capacité de Chadli à fédérer autour de sa personne ses anciens compagnons de cellule. Il avait déjà échoué, le 11 novembre à Fès, à persuader les 37 salafistes graciés à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche verte de rejoindre les rangs du MDS.
Les salafistes en rangs dispersés
«Pour éviter de subir un autre revers qui pourrait sonner le glas de sa carrière politique au sein du MDS, Chadli promet des réparations financières de l’Etat aux anciens détenus islamistes et des grâces royales en faveur des détenus», nous confie une source proche du dossier. Parallèlement à cette initiative, Hassan Khattab, gracié le 6 novembre 2015, sillonne les villes du royaume pour la promotion de ce nouveau «courant réformateur».
Khattab a déjà fait escale à Fès, Meknès et Tanger. A l’occasion de son passage dans la ville du Détroit, il a invité le cheikh Mohamed Fizazi à rallier le projet. Depuis sa sortie de prison, le 14 avril 2011, Fizazi avait essayé de former une entité politique exclusivement salafiste pour se démarquer du PJD mais sans parvenir à concrétiser son projet. Ce nouveau mouvement pourrait peut être le séduire.