C’étaient la suite logique de la stratégie de la défense d’Abderrahmane Younès Chekkouri. A l’ouverture de l’audience à huis-clos hier devant un juge antiterroriste, les avocats de l’ex-détenu de Guantanamo libéré il y a un mois et transféré à la prison de Salé, ont réclamé la libération d’un «homme emprisonné à tort» sur la base de la lettre du ministère de la Justice américain, rapporte l’AFP. Dans cette lettre inédite, le gouvernement américain reconnaissait une défaillance de son système de renseignement. «En vue de l'audience prévue au Maroc dans le dossier de M. Chekkouri, le département de la Justice américain confirme que, pour différentes raisons, il a retiré sa confiance dans les preuves identifiant M. Chekkouri comme un des membres de l'organisation groupe islamique des combattants marocains (GICM)», écrit le ministère de la justice américaine aux avocats de l'ex-détenu.
Pour rappel, Abderrahmane Younès Chekkouri, arrêté en 2001 au Pakistan alors qu’il fuyait Tora Bora, a été libéré de la prison de Guantanamo où il avait été détenu pendant 13 ans et 4 mois sur la base du fait qu’il était lié au GCIM, un groupe terroriste affilié à Al Qaida. Le mois dernier, l’ex-détenu a été transféré au Maroc où il a été arrêté et poursuivi sur des «soupçons d’implication dans des actes terroristes». Le juge a reporté l’audience au 4 novembre en attendant de rassembler plus de précisions des autorités américaines.