Mohamed Saoud, un ex MRE n°2 du conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima sous les couleurs de l’Istiqlal, a des ennuis avec la justice marocaine. La police de Larache l’a arrêté dans la nuit du mardi 12 octobre, alors qu’il était attablé avec des amis dans un café. Cette interpellation fait suite à un ordre direct du procureur du roi près du tribunal de première instance de la ville.
L’homme d’affaire belgo-marocain, avait été condamné à verser 900 mille dirhams dans des affaires immobilières. Des plaignants lui reprochent de ne pas avoir honoré ses engagements signés dans des compromis de vente concernant des appartements. L’intervention de la police s’inscrivait dans le cadre de l’application de la mesure d’astreinte physique. Saoud a passé toute la nuit du 12 au 13 octobre dans la prison de la Larache. Il a été libéré après le paiement de la somme due.
Saoud se défend
Dans une vidéo de plus de cinq minutes postée sur internet, Mohamed Saoud a présenté sa version des faits. Tout en reconnaissant son arrestation, il précise qu’il s’agit d’une «erreur». Selon ses dires, il n’était pas concerné par «l’astreinte physique» mais elle aurait visée «le représentant légal de la société» immobilière dont il est actionnaire.
Mohamed Saoud a évité, dans son message, de situer à quel niveau l’ «erreur» a été enregistrée. Il y voit même une manoeuvre et n’hésite pas à conclure sa vidéo par des interrogations sur le timing de son arrestation, seulement quelques jours après son élection comme premier vice-président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Il oublie de rappeler que le versement de la somme de 900 mille dirhams aux plaignants avait été ordonné par un tribunal à l’issue d’un processus judiciaire qui a duré dans le temps.
Ce n’est pas la première fois que le promoteur a des ennuis avec la justice marocaine. Le 4 décembre 2006, à la suite d’une plainte déposée contre lui par le wali de Tanger de l’époque et actuel ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, le tribunal de première instance de Larache l’avait condamné à un an de prison ferme, à une amende de 60 000 dirhams et à l’inéligibilité pendant deux mandats successifs pour «achats de voix» lors du renouvellement du tiers sortant de la Chambre des conseillers en septembre 2006. Sa culpabilité avait été confirmée, le 14 février 2007, par la cour d’appel de Tanger. Mais il avait vu la peine d’emprisonnement se réduire à huit mois de prison avec sursis. C’est sur la base de ses deux sentences que le Conseil constitutionnel avait décidé, le 19 juin 2007, d’annuler l’élection de Mohamed Saoud.